Petit réacteur modulaire

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Coupe schématique du réacteur de la société NuScale Power.

Un petit réacteur modulaire (PRM) (en anglais : small modular reactor, abrégé en SMR) est un réacteur nucléaire à fission, de taille et puissance plus faibles que celles des réacteurs conventionnels, fabriqué en usine et transporté sur le site d'implantation pour y être installé. Les PRM (d'une puissance de 10 à 300 MW) sont proposés comme une alternative à moindre coût, ou comme complément, aux réacteurs nucléaires conventionnels.

Fin 2018, ils sont utilisés par les militaires (sous-marins, porte-avions) ou en Russie pour quelques brise-glaces. Une cinquantaine de projets ou concepts de PRM étaient à l'étude ou en cours de développement (environ 100 MWe par projet en moyenne), allant de versions réduites de modèles existants de réacteurs nucléaires, jusqu'à des concepts innovants relevant entièrement de la génération IV, aussi bien de type réacteur à neutrons thermiques que de type réacteur à neutrons rapides. Les pays les plus actifs dans ce domaine sont la Russie et les États-Unis.

Utilisations potentielles[modifier | modifier le code]

Les spécificités des cahiers de charges des projets PRM ont été dictées par l'observation des problèmes rencontrés par les projets de réacteurs en cours ; ce sont[1],[2] :

  1. une taille/puissance plus modeste que celle des réacteurs existants : 10 à 100 MW dans la plupart des cas, et au maximum 300 MW[3], contre 900 à 1 700 MW, pour réduire le coût unitaire (principal obstacle rencontré par les projets nucléaires de nombreux pays) ; et pour adapter la solution nucléaire à des sites isolés, souffrant habituellement d'un manque de main-d’œuvre qualifiée et de coûts élevés de livraison ;
  2. un caractère modulaire standardisé, diminuant les coûts et les délais de livraison, par l'industrialisation des composants et du montage ; une adaptation progressive de la puissance de la centrale à l'évolution des besoins est alors possible par ajout de modules supplémentaires ;
  3. un confinement plus aisé, grâce à l'intégration des composants dans un volume réduit et hermétiquement clos, pour réduire les risques de prolifération et permettre une gestion réduite au strict minimum ; certains PRM sont conçus pour être immergés dans une piscine et/ou construits en souterrain pour accroître leur sécurité ;
  4. une fabrication et un assemblage possible dans une usine spéciale, avant envoi sur le site où ils peuvent être installés plus facilement qu'un réacteur classique ;
  5. une forme de souplesse, dans la mesure où il n'est pas nécessairement connecté à un vaste réseau électrique, et peut être combinés avec d'autres modules s'il faut produire plus d'électricité.

Des PRM alimentent déjà des navires (comme le porte-avions Charles de Gaulle) et sous-marins et selon leurs promoteurs pourraient un jour alimenter des installations de production : par exemple, production de chaleur, épuration des eaux ou mines[2].

Les PRM peuvent fournir des solutions pour des sites isolés présentant des difficultés à trouver des sources d'énergie bas carbone fiables et économiquement performantes[4],[5].

Les centrales nucléaires électrogènes de plus grande puissance sont en général prévues pour un fonctionnement en base et peu souples en termes de variation de puissance. Les PRM étant prévus pour des sites isolés connectés à des réseaux électriques peu développés, ils devront être mieux adaptés au suivi de charge[6].

Une solution pour faciliter cette adaptation entre consommation et production est la cogénération, ainsi lors des creux de consommation d’électricité, les surplus d'énergie peuvent être utilisés pour la production de chaleur pour l'industrie, le chauffage urbain, le dessalement d'eau de mer ou la production d'hydrogène, afin de faciliter le suivi de charge[7].

Pour le Canada et la Russie, les PRM permettraient de maintenir une présence humaine dans les hautes latitudes, afin d’affirmer leur souveraineté sur les territoires arctiques. Ces réacteurs sont également imaginés comme pouvant apporter une solution à la lutte contre le stress hydrique, fournissant la chaleur et l’énergie nécessaire au dessalement de l’eau de mer. KEPCO a modifié le design de son PRM pour cette application, attirant l’intérêt de l’Arabie saoudite. La Chine envisage d'alimenter grâce à des réacteurs sur barge les installations pérennes de son armée sur les récifs des îles Spratleys. La NASA considère la propulsion nucléaire comme une technologie indispensable à toute mission dépassant l’orbite terrestre ; elle a lancé en 2003 le programme Prometheus, qui a abouti en 2018 aux tests d’un nouveau microréacteur. Le russe Roscosmos annonce que Zeus, son nouveau remorqueur spatial à propulsion nucléaire, conduira sa première mission en 2030. À plus long terme, les PRM pourraient alimenter un avant-poste lunaire servant de base à une exploration martienne. Le département américain de la Défense s'intéresse au développement de PMR pour rendre ses bases énergétiquement autonomes[8].

L’ingénieur et consultant Antoine Bonduelle, expert auprès du GIEC, fournit en 2024 un rapport très critique sur les petits réacteurs modulaires. Il pointe le coût, les risques, et l'incertitude de la technologie[9].

Principes de fonctionnement[modifier | modifier le code]

Illustration d'un petit réacteur modulaire à eau légère.

Les concepts de PRM sont très variés ; certains sont des versions simplifiées des réacteurs existants, d'autres mettent en œuvre des technologies entièrement nouvelles[10]. Tous utilisent la fission nucléaire. Lorsqu'un noyau atomique instable tel que l'uranium 235 (235U) absorbe un neutron supplémentaire, l'atome se divise (fissionne), libérant une grande quantité d'énergie sous forme de chaleur et de radiations. L'atome fissionné libère également des neutrons, qui peuvent ensuite être absorbés par d'autres noyaux instables, produisant une réaction en chaîne. Une chaîne de fissions entretenue est nécessaire pour produire de l'énergie nucléaire. Les concepts de PRM comprennent des réacteurs à neutrons thermiques et réacteurs à neutrons rapides.

Un réacteur à neutrons thermiques nécessite un modérateur pour ralentir les neutrons et utilise en général l'235U comme matériau fissile. La plupart des réacteurs nucléaires en fonctionnement sont de ce type. Les réacteurs à neutrons rapides n'utilisent pas de modérateur pour ralentir les neutrons, par conséquent ils nécessitent un combustible nucléaire capable d'absorber les neutrons se déplaçant à grande vitesse. Ceci implique habituellement de changer la disposition du combustible à l'intérieur du cœur, ou d'utiliser des types différents de combustible : le plutonium 239 (239Pu) est plus apte à absorber un neutron rapide que 235U.

L'avantage majeur des réacteurs à neutrons rapides est qu'ils peuvent être conçus de façon à être surgénérateurs. Lorsque ces réacteurs produisent de l'électricité, ils émettent suffisamment de neutrons pour transmuter des éléments non fissiles en éléments fissiles. L'usage le plus commun pour un surgénérateur est d'entourer le cœur d'une « couverture » de 238U, qui est l'isotope le plus courant de l'uranium. Lorsque l'238U subit une capture de neutron, il se transforme en 239Pu, qui peut être retiré du réacteur lors des arrêts pour rechargement, et utilisé à nouveau comme combustible après nettoyage[11].

Fluide caloporteur[modifier | modifier le code]

Au début du XXIe siècle, la plupart des réacteurs utilisent l'eau légère comme fluide caloporteur. De nouveaux concepts de réacteurs sont en expérimentation avec différents types de caloporteurs :

Production thermique/électrique[modifier | modifier le code]

Traditionnellement, les réacteurs nucléaires utilisent une boucle à fluide caloporteur pour produire de la vapeur à partir d'eau, et cette vapeur actionne des turbines pour produire l'électricité. Certains nouveaux concepts de réacteurs refroidis au gaz sont conçus pour actionner une turbine à gaz, plutôt que d'utiliser un circuit secondaire d'eau.

L'énergie thermique produite par les réacteurs nucléaires peut aussi être utilisée directement, sans conversion en électricité, pour la production d'hydrogène, le dessalement d'eau de mer, ou la production de produits pétroliers (extraction de pétrole du sable bitumineux, fabrication de pétrole synthétique à partir de charbon, etc.)[14].

Certains projet de réacteurs modulaires ont aussi pour vocation d'alimenter les réseaux de chauffage urbain[15]. Ils fonctionnent donc généralement à basse pression et basse température et exploitent la technique des réacteurs de recherche dit "piscine".

Personnel de conduite du réacteur[modifier | modifier le code]

Les développeurs de PRM affirment souvent que leurs projets vont nécessiter moins de personnel pour le fonctionnement des réacteurs à cause de l'utilisation accrue de systèmes à sûreté passive. Certains de ces réacteurs, tels que le Toshiba 4S, sont conçus pour fonctionner avec peu de supervision[16].

Suivi de charge[modifier | modifier le code]

Les centrales nucléaires ont été généralement mises en œuvre pour couvrir la base de la demande d'électricité[17].

Certaines centrales nucléaires (en particulier en France) ont la possibilité de faire varier leur puissance (suivi de charge) entre 20 % et 100 % de leur puissance nominale.

Du point de vue économique, il est essentiel que l'investissement dans le système auxiliaire soit profitable. Le chauffage urbain, le dessalement de l'eau de mer et la production d'hydrogène ont été proposés comme des options techniquement et économiquement réalisables[17]. Un PRM couplé à une usine de dessalement d'eau de mer ou de production d'hydrogène fonctionnant la nuit pourrait fournir une solution d'adaptation de la consommation à la production[18],[19].

Aspects de sûreté et de sécurité[modifier | modifier le code]

Du fait du possible manque de personnel qualifié disponible dans les zones isolées, les PRM doivent être intrinsèquement sûrs. Les PRM sont conçus pour utiliser des dispositifs de sûreté « passive »[20],[21].

Dès lors qu'il existe plusieurs concepts différents de PRM, il existe également plusieurs dispositifs de sécurité différents qui peuvent être mis en œuvre.

Un coefficient de vide négatif dans les modérateurs et les combustibles permettrait aussi de conserver sous contrôle les réactions de fission en les ralentissant lorsque la température augmente[22].

Ces questions sensibles relatives à la sûreté nucléaire et aux mesures de sauvegarde ne font pas l'unanimité parmi les experts des autorités de sûreté nucléaire[23],[24],[25]. Si l'Association des autorités de sûreté nucléaire des pays d'Europe de l'Ouest (WENRA) considère que les objectifs de sûreté qu'elle définit sont applicables aux PRM, elle met cependant en évidence la grande diversité de concepts proposés et attire l'attention sur le fait qu'il sera nécessaire d'analyser chaque demande d'autorisation de fabrication et de construction de PMR. Un point d'attention particulier concerne la gestion de la sûreté nucléaire avec laquelle de nouveaux opérateurs débarquant sur le marché et peu familiers avec l'énergie nucléaire classique pourraient se trouver confrontés. La durée de vie d'un PRM étant de l'ordre de 60 ans, il conviendrait de s'assurer que la sûreté nucléaire soit garantie tout au long du cycle de vie des PRM, y compris lors de leur mise à l'arrêt définitif et de leur démantèlement, notamment si leur fabricant venait à disparaître[26].

Déchets radioactifs[modifier | modifier le code]

Certains PRM sont aussi des réacteurs surgénérateurs, qui non seulement « brûlent » des combustibles tels que 235U, mais aussi convertissent en combustible fissile des matériaux fertiles comme 238U[11], qui est présent dans la nature à une concentration beaucoup plus élevée que celle de 235U (0,7 %).

Certains réacteurs sont conçus pour fonctionner en utilisant le cycle du thorium, qui présente une radiotoxicité à long terme des déchets significativement réduite en comparaison du cycle de l'uranium[27].

Le concept de réacteur à onde progressive a suscité un certain intérêt ; ce nouveau type de surgénérateur utilise directement le combustible fissile qu'il a créé par transmutation d'isotopes fertiles. Cette idée éliminerait le besoin de décharger le combustible usé et de le retraiter avant de le réutiliser comme combustible[28].

Prolifération nucléaire[modifier | modifier le code]

La prolifération nucléaire, ou d'une façon générale le risque d'utilisation de matériaux nucléaires à des fins militaires, est un sujet majeur pour les concepteurs de petits réacteurs modulaires. Comme les PRM ont une puissance réduite et sont physiquement petits, ils ont vocation à être déployés dans des lieux bien plus divers que les centrales nucléaires existantes : plus de sites dans les pays disposant déjà de centrales nucléaires, et dans des pays qui n'en avaient pas encore. Il est aussi prévu que les sites PRM auront des effectifs de personnel beaucoup moins élevés que les centrales nucléaires existantes. La protection physique et la sûreté deviennent donc un défi accru qui pourrait augmenter les risques de prolifération[29],[30].

Certains concepts de PRM sont conçus pour avoir un cœur de durée de vie égale à celle du réacteur, si bien que ces PRM n'ont pas besoin de rechargement. Ceci améliore la résistance à la prolifération car aucune manipulation de combustible nucléaire sur site n'est requise. Mais cela signifie aussi que le réacteur contiendra de grandes quantités de matériau fissile pour maintenir une longue durée de vie, ce qui pourrait en faire une cible attractive pour la prolifération. Un PRM à eau légère de 200 MWe avec un cœur de 30 ans de durée de vie pourrait contenir environ 2,5 tonnes de plutonium vers la fin de sa durée de fonctionnement[30].

Des réacteurs à eau légère conçus pour fonctionner avec le cycle du combustible nucléaire au thorium offrent une résistance à la prolifération accrue en comparaison du cycle conventionnel à l'uranium, bien que les réacteurs à sels fondus aient un risque substantiel[31],[32].

Aspect économique[modifier | modifier le code]

Un facteur clé des PRM est l'économie d'échelle, en comparaison avec les réacteurs de grande taille, résultant de la possibilité de les préfabriquer en séries en usine. Cependant, le coût de ce type d'usine serait très élevé et son amortissement nécessiterait, selon certains experts, une commande significative estimée à 40-70 unités[33]. Selon Antoine Bonduelle, des économies d'échelle ne surviendraient qu'au-delà du 700e réacteur construit[9].

Un avantage économique parfois cité est que le coût initial de construction d'une centrale composée de PRM serait inférieur à celui d'une centrale de grande taille. Cela représenterait pour les producteurs d'électricité un investissement financier à plus faible risque[34]. Cette analyse est contestée[9].

Des réacteurs plus petits pourraient présenter l'avantage d'être plus faciles à rénover (grand carénage), requièreraient moins de main-d’œuvre permanente et pourraient offrir de meilleurs contrôles de qualité[35].

Les PRM pourraient ouvrir de nouveaux territoires géographiques au nucléaire. Leur puissance moindre leur permettrait d’intégrer des pays dont la consommation est trop faible ou dont le réseau électrique est trop petit et trop peu interconnecté avec les voisins pour supporter un grand réacteur. L’industrie nucléaire les perçoit alors comme un outil privilégié pour conquérir les marchés des pays en développement, ciblant notamment l’Afrique et le Moyen-Orient. Certains fabricants y voient même l'opportunité de pénétrer des pays politiquement moins stables, leur conception étant supposée limiter le risque de prolifération nucléaire : ces réacteurs nécessitent des rechargements en combustible moins fréquents et doivent être renvoyés vers l’usine d’assemblage pour en extraire les combustibles usés, ce qui participerait à la prévention du détournement des matières fissiles. Enfin, ils pourraient s'insérer dans des tissus urbains, en réduisant par leur faible puissance la taille du zonage réglementaire restreint autour du site en cas d’accident et en les adaptant spécifiquement à la production de chaleur[8].

Selon Bernard Doroszczuk, président de l'Autorité de sûreté nucléaire en France, auditionné par le Sénat le 7 avril 2021 : « un choix audacieux consisterait à choisir des SMR car ces réacteurs présentent une réelle avancée, si elle est confirmée, en termes de sûreté. S'agissant du coût des SMR, le prix du mégawattheure est de cent-vingt euros, contre quatre-vingt pour celui visé par un EPR 2. Les SMR se fabriquent en grande partie en usines, et pas sur sites, la maîtrise de la chaîne de fabrication étant différente. Il y a peut-être matière à optimiser. Le marché visé par EDF pour le SMR est principalement l'export, et non la France, ce qui pourrait augmenter leur volume et réduire leur coût »[36]. Selon L'Usine nouvelle, les PRM pourraient être produits en usine et installés avec un minimum de génie civil et à coût réduit. Alors qu’il faut compter de 4 000 à 6 000 $/kWe pour la construction d’un réacteur à eau pressurisée de 1 000 MWe, les PRM promettraient des coûts autour de 4 000 $/kWe pour les têtes de série, puis 2 600 à 3 000 $/kWe pour les suivants[37].

Marché[modifier | modifier le code]

À la fin de 2020, au moins 72 concepts de PRM sont en développement, soit 40 % de plus qu'en 2018. Environ la moitié sont basés sur des technologies de réacteur à eau légère et l'autre moitié sur des concepts de réacteur de 4e génération. L'Agence pour l'énergie nucléaire de l'OCDE estimait en 2016 que la puissance des PRM construits jusqu'en 2035 pourrait totaliser jusqu'à 21 GW, soit environ 9 % du marché des centrales nucléaires sur la période 2020-2035 et 3 % de la puissance installée nucléaire en 2035. Le National Nuclear Laboratory britannique prévoyait en 2014 jusqu'à 65 GW en 2035[38].

Aspects politique et réglementaire[modifier | modifier le code]

Processus d'évaluation de la sûreté et d'autorisation[modifier | modifier le code]

Certaines compagnies start-up considèrent qu'un frein au déploiement de leurs PRM réside dans le processus d'évaluation de la sûreté et d'autorisation. Historiquement développé pour les réacteurs de grande taille, il entraverait selon leurs dires le déploiement de plusieurs unités identiques dans différents pays[39]. En particulier, le processus américain de la Commission de réglementation nucléaire des États-Unis (NRC) pour l'octroi de licences s'est concentré principalement sur les grands réacteurs commerciaux. Les spécifications de design et de sûreté, les besoins en personnel et les redevances de licence ont tous été dimensionnés pour les réacteurs à eau légère de puissance supérieure à 700 MWe ; des études sont demandées pour définir un cadre réglementaire adapté aux projets de petite taille, à leur production en série et à la diversité des concepts[40].

En 2017, quatre projets de loi étaient en discussion au Congrès américain pour soutenir le développement de nouveaux concepts de réacteurs nucléaires et pour demander à la NRC d'adapter ses procédures d'autorisation aux petits réacteurs nucléaires[41].

La NRC a reçu plusieurs dossiers de « pré-application » pour des PRM et un dossier de demande de certification du design pour le projet Nuscale[42].

Fin , le projet de Nuscale est le premier à avoir obtenu une autorisation de la NRC validant son design et sa technologie ; le processus d'évaluation de la sûreté a duré quatre ans et coûté 500 millions de dollars (environ 421 millions d’euros)[43].

En mars 2022, l'Agence internationale de l'énergie atomique lance l'« Initiative pour l'harmonisation et la standardisation nucléaire » (Nuclear Harmonization and Standardization Initiative, NHSI), destinée à mobiliser responsables politiques, régulateurs, concepteurs, fabricants et exploitants pour développer des approches communes en matières réglementaire et industrielle afin d'accélérer le déploiement des PRM[44].

Politiques de soutien[modifier | modifier le code]

En février 2024, la Commission européenne lance une alliance destinée à regrouper les industriels des « SMR », afin de « faciliter le développement des premiers réacteurs SMR en Europe, à l'horizon 2030 », « améliorer les conditions de développement des projets » et « revitaliser la chaîne d'approvisionnement nucléaire en Europe ». Pour le moment, cette alliance européenne ne donne droit à aucun traitement de faveur en matière d'aide d’État, d'accès à des fonds européens ou à un processus réglementaire accéléré pour homologuer un réacteur[45].

Concepts de réacteurs[modifier | modifier le code]

De nombreux nouveaux concepts de réacteurs sont en gestation dans le monde entier. Une sélection de concepts actuels de petits réacteurs nucléaires est listée ci-dessous ; certains ne sont pas à proprement parler des PRM, leur conception n'intégrant pas l'objectif de modularité, mais la plupart sont des concepts innovants.

Liste de concepts de petits réacteurs modulaires[46]
Nom Puissance brute (MWe) Type Producteur Pays Statut
ABV-6 6–9 REP OKBM Afrikantov Russie Conception détaillée
ACP-100[47] 100 REP CNNC Chine voir infra : Linglong-1
ANGSTREM[48] 6 LFR OKB Gidropress Russie Design conceptuel
ARC-100[49] 100 RNR-Na Advanced Reactor Concepts États-Unis Design conceptuel
Aurora 1,5 RNR Oklo Inc. États-Unis demande de licence de construction et d'exploitation[50]
mPower 195 REP Babcock & Wilcox États-Unis Conception de base
(Abandonné en )
Brest-300[réf. souhaitée] 300 LFR Atomenergoprom Russie Conception détaillée
BWXT[51],[52] microréacteur HTGR transportable à combustible TRISO BWXT Advanced Technologies États-Unis projet Pele de réacteur pour bases militaires
CAREM 27–30 REP CNEA & INVAP Argentine En construction
Calogena 30 MWth Réacteur piscine Calogena (Groupe Gorgé) France Design conceptuel
EGP-6 11 RBMK IPPE & Teploelektroproekt Design Russie 4 réacteurs en fonctionnement à la centrale de Bilibino
(seront remplacées en 2019 par la centrale Akademik Lomonosov)
« Chartreuse P »[53] 1000 Stellarator Renaissance Fusion France Design conceptuel
ELENA[rln 1] 0.068 REP Institut Kourtchatov Russie Design conceptuel
eVinci[51] 1 à 5 microréacteur Westinghouse Electric Company États-Unis test de caloducs et de méthode de rechargement
Flexblue 160 REP Naval Group/TechnicAtome/CEA France Abandonné
FMR[49] 50 Réacteur à neutrons rapides refroidi au gaz General Atomics États-Unis Design conceptuel
Fuji MSR 200 RSF International Thorium Molten Salt Forum (ITMSF) Japon Design conceptuel (?)
GT-MHR (Gas turbine modular helium reactor) 285 HTGR OKBM Afrikantov + partenaires américains, Framatome, Fuji international Design conceptuel achevé
G4M 25 LFR Gen4 Energy (ex-Hyperion) États-Unis Design conceptuel
IMSR400 2 x 195 RSF Terrestrial Energy, Inc.[55] Canada Conception détaillée
IRIS (International Reactor Innovative and Secure) 335 REP Westinghouse+partenaires international Conception de base
KP-HFR[51] 140 réacteur à haute température à sels fondus et combustible à particules (TRISO) Kairos Power États-Unis construction d'un démonstrateur
KLT-40S / KLT-40C 35 REP OKBM Afrikantov Russie Centrale nucléaire flottante Akademik Lomonosov mise en service en
LFR-TL-30 30 réacteur rapide à plomb liquide Newcleo Italie/France Conception de base
LFR-AS-200 200 réacteur rapide à plomb liquide Newcleo Italie/France Conception de base
Linglong-1 (ex-ACP-100) 125 REP CNNC Chine réacteur en construction depuis juillet 2021[56]
MCRE/MCFR[51] 0,5 réacteur à sels fondus à spectre rapide[57] TerraPower/Southern Cy États-Unis en développement[58]
MHR-100 25–87 HTGR OKBM Afrikantov Russie Design conceptuel
MHR-T[rln 2] 205.5x4 HTGR OKBM Afrikantov Russie Design conceptuel
MIGHTR[49] ? réacteur intégré à haute température refroidi au gaz et à géométrie horizontale MIT États-Unis Design conceptuel
MRX 30–100 REP JAERI Japon Design conceptuel
Natrium[59] 345 FBR TerraPower/GE Hitachi Nuclear Energy États-Unis Design conceptuel
NuScale[60] 45–50 LWR NuScale Power[61] États-Unis Approbation finale du design par NRC en 2020[43]
NUWARD SMR[62] 2x170
ou 4x170
REP EDF, Naval Group, TechnicAtome, CEA, Framatome, Tractebel[63] France Design conceptuel
PBMR-400 (Pebble bed modular reactor) 165 PBMR Eskom Afrique du Sud Conception détaillée
PRISM (Power Reactor Innovative Small Module) 311 FBR, surgénérateur GE Hitachi Nuclear Energy États-Unis Conception détaillée
RDE (Reaktor Daya Eksperimental)[64] 10 MWth PBMR HTGR Batan Indonésie conception détaillée[65]
RITM-200 50 REP OKBM Afrikantov Russie En construction pour brise-glaces
Rolls-Royce SMR[66] 470 REP Rolls-Royce Royaume-Uni demande d'approbation du concept
RSS 37,5x8 RSF Moltex Energy LLP[67] Royaume-Uni Design conceptuel
Shidao Bay[68] 200 Réacteur nucléaire à très haute température refroidi au gaz Chine mise en service en décembre 2021 ; un des premiers réacteurs nucléaires de quatrième génération
SLIMM[69] 10 à 100 FBR ISNPS[70] États-Unis Design conceptuel
SMART (System-integrated Modular Advanced ReacTor) 100 REP KAERI Corée du sud A obtenu sa licence
SMR-160[51] 160 REP Holtec International États-Unis Design conceptuel
SSTAR-LFR[71] 10 à 100[72] LFR Laboratoire national Lawrence Livermore États-Unis Design conceptuel
StarCore HTGR 20 à 100 HTGR StarCore Canada Pre-licensing vendor review process (2016)[73]
Start-TMX[74] 100 Réacteur nucléaire piloté par accélérateur Transmutex Suisse/France Design conceptuel
SVBR-100[75],[76] 100 LFR OKB Gidropress Russie Conception détaillée, pour cogénération/dessalement
TerraPower TWR[77] 10 TWR TerraPower - Bellevue, WA États-Unis/Chine Design conceptuel
TerraPower MCFR[78],[79] ? RSF TerraPower - Bellevue, WA États-Unis Design conceptuel
ThorCon (en) 500 RSF Thorcon (Thorium Molten Salt reactor) Indonésie et États Unis Exploitation en 2028[80],[81].
TMSR-LF1 (en) 2 MWth RSF Shanghai Institute of Applied Physics Chine en fonctionnement (juin 2023)[82]
Toshiba 4S (Ultra super safe, Small and Simple) 10–50 RNR Toshiba Japon Conception détaillée
U-Battery 4 PBR U-Battery consortium Royaume-Uni Design conceptuel[83]
UK SMR[84] 440 REP UK SMR Consortium (Rolls-Royce) Royaume-Uni Design conceptuel[85]
VBER-300 325 REP OKBM Afrikantov Russie Au stade de la demande de licence
VK-300 250 BWR Atomstroyexport Russie Conception détaillée
VVER-300 300 BWR OKB Gidropress Russie Design conceptuel
Westinghouse SMR 225 REP Westinghouse Electric Company États-Unis Conception préliminaire terminée
Xe-100 35 HTGR X-energy[86] États-Unis Design conceptuel en développement
XSMR 40 RSF Naarea/Assystem[87] France Design conceptuel
Quelques réacteurs ne sont pas inclus dans le rapport de l'AIEA, et ceux du même rapport ne sont pas tous dans la liste ci-dessus.
  1. S'il est construit, le réacteur ELENA sera le plus petit réacteur nucléaire commercial jamais construit[54].
  2. Complexe à plusieurs unités basé sur le concept de réacteur GT-MHR, conçu principalement pour la production d'hydrogène.

Projets et sites proposés[modifier | modifier le code]

Canada[modifier | modifier le code]

Le 2 décembre 2021, Ontario Power Generation annonce son intention de construire sur le site de la centrale nucléaire de Darlington un petit réacteur modulaire BWRX-300 de GE Hitachi Nuclear Canada ; ce réacteur de 300 MW serait le premier nouveau réacteur du pays depuis près de trente ans[88]. La mise en service est prévue en 2028 ; GE Hitachi, basée en Caroline du Nord, a été préférée au canadien Terrestrial Energy et à X-energy[89].

En mars 2022, le gouvernement canadien apporte une aide de 27,2 millions de dollars canadiens à Westinghouse Electric Canada Inc. pour soutenir son microréacteur eVinci. C'est son troisième investissement dans la technologie des petits réacteurs modulaires, réalisé par l’intermédiaire du Fonds stratégique Innovation, Sciences et Développement économique Canada (ISDE), après le réacteur à sel fondu intégral de Terrestrial Energy et le réacteur SSR-W (Stable Salt Reactor-Wasteburner) de Moltex Energy[90]. Le microréacteur eVinci est un réacteur caloduc[Quoi ?] capable de fournir de la chaleur et de l’électricité combinées (5 MWe et jusqu’à 13 MWth), entièrement construit, alimenté et assemblé en usine et destiné aux sites hors réseau[91].

Chine[modifier | modifier le code]

Le 14 juillet 2021, le chinois CNNC annonce le démarrage du chantier de son premier PRM sur le site de la centrale nucléaire de Changjiang, sur l'île tropicale de Hainan. Ce réacteur utilise la technologie « Linglong One », développée depuis plus de dix ans par CNNC. Également appelée « ACP100 », elle repose sur un concept de réacteur à eau pressurisée à buts multiples, qui est devenu en 2016 le premier type de PRM à passer une revue de sûreté de l'Agence internationale de l'énergie atomique. Le Linglong-1 a une puissance de 125 MW et produira près de 1 TWh par an. C'est le premier PRM terrestre mis en construction au monde[92],[56].

La première connexion du petit réacteur modulaire de Shidao Bay a été réalisée en décembre 2021, dans le Shandong. C'est l'un des premiers réacteurs nucléaires de quatrième génération à très haute température refroidi au gaz au monde[68].

Le 7 juin 2023, l'Institut de Shanghai de physique appliquée (SINAP) de l'Académie des sciences chinoise obtient de l'Administration nationale de la sûreté nucléaire (NNSA) une licence d'exploitation pour son réacteur expérimental à sel fondu au thorium, TMSR-LF1, dont la construction a commencé en à Wuwei (Gansu) et s'est achevée en . Ce réacteur a une puissance thermique de 2 MW et utilise un sel fondu à base de fluorure d'uranium enrichi en uranium 235 à moins de 20 % ainsi que 50 kg de thorium. Si ce petit réacteur expérimental donne satisfaction, la Chine envisage de construire un réacteur d'une puissance thermique de 373 MW vers 2030[82].

Estonie[modifier | modifier le code]

L’entreprise estonienne Fermi Energia étudie la construction d’un PRM en Estonie. Pour cela, elle a signé en des déclarations d'intention avec le finlandais Fortum et le belge Tractebel Engineering, puis mi-mars, avec le suédois Vattenfall. Ce projet permettrait de mettre fin aux importations d’électricité depuis la Russie et de réduire les émissions de CO2 produites par la centrale de Narva (2 380 MWe), qui brûle des schistes bitumineux[93],[94].

États-Unis[modifier | modifier le code]

La Tennessee Valley Authority annonce en 2016 qu'elle va soumettre une demande préliminaire d'autorisation de site (Early Site Permit Application, ESPA) à la Commission de réglementation nucléaire des États-Unis en pour l'éventuelle installation d'un PRM sur son site de Clinch River au Tennessee. Cette demande s'appliquerait sur 20 ans et concerne la sécurité du site, la protection de l'environnement et la préparation aux urgences associée. La TVA n'a pas mentionné de choix de technologie, si bien que l'ESPA serait applicable pour n'importe quel concept de PRM en développement aux États-Unis[95].

NuScale Power, sise à Portland (Oregon), dépose en son dossier auprès de la Commission de réglementation nucléaire pour faire approuver le design de son projet de PRM de 50 MW. NuScale a conclu un partenariat avec un consortium de fournisseurs d'électricité de l'Utah pour construire une centrale de 12 modules (720 MW) sur un terrain situé dans l'Idaho appartenant au département de l'Énergie (DoE), qui est aussi partenaire du projet NuScale[96]. L'entreprise a obtenu le l'approbation finale de son design par la NRC. Elle vise le démarrage d’un premier module de 60 MW en 2029. Une première centrale pourrait ainsi devenir fonctionnelle en 2030. Son coût de construction est évalué à 3 milliards $ (2,5 milliards )[43]. Le , le DoE approuve une subvention pluriannuelle qui pourrait apporter jusqu'à 1,4 milliard $ à l'entité qui va construire cette centrale, un regroupement de régies municipales de l'Utah, pour aider au développement de ce projet et réduire son risque de prototype. La construction doit débuter en [97].

La jeune pousse canadienne Terrestrial Energy signe en un mémorandum d’entente avec l’opérateur Energy Northwest pour la construction et l'exploitation de son prototype sur le site du Laboratoire national de l'Idaho, déjà retenu pour abriter le prototype de réacteur modulaire (PRM) de NuScale. Le projet de réacteur a sels fondus (IMSR) de Terrestrial Energy, d’une puissance électrique de 190 MW, est conçu en tant que PRM et sera construit en usine[98].

Un rapport du DoE, publié en , montre comment l’ensemble des mesures de soutien fédérales ont permis aux énergies renouvelables (hors hydraulique) de passer entre 2010 et 2016 de 4 à 10 % de la production électrique et suggère qu'il serait certainement utile que le déploiement des PRM bénéficie du même accompagnement, au moyen d'incitations financières et de politiques fédérales favorables. Un investissement public de 10 Mds$ pourrait avoir un impact significatif pour soutenir la construction de six PRM d’ici 2035 et réduire de 22 % le coût de leur électricité produite ; en comparaison, 51,2 Mds$ ont été dépensés par le gouvernement dans l’éolien et le solaire entre 2005 et 2015, dont 90 % à travers des crédits d’impôts[99],[100].

L’entreprise californienne Oklo Inc. entre en juin 2020 dans le processus d’obtention d’une « licence combinée » (COL) autorisant à la fois la construction et l’exploitation d’un réacteur sur un site donné, toujours au Laboratoire national de l'Idaho. Ce réacteur à neutrons rapides compact, baptisé Aurora, doit fournir une puissance électrique de 1,5 MW pour 4 MW thermiques. Il ne requiert ni pompe, ni vanne, et ne contient pas d’eau. Le combustible métallique UZr baigne dans du sodium ; des caloducs remplis de potassium traversant le cœur font office d’échangeurs de chaleur. Le combustible sera fourni par le laboratoire : un combustible métallique (90 % uranium, 10 % zirconium) utilisant de l’uranium enrichi entre 5 et 20 % (High Assay Low Enriched Uranium, HALEU), fabriqué à l'origine pour le réacteur expérimental EBR-II. Spécialement conçu pour les applications hors réseau, le déploiement de chaque module d'Aurora pourrait éviter l’émission d'un million de tonnes de CO2 en remplaçant les générateurs Diesel[50].

La start-up Kairos Power, créée en 2016 par des chercheurs de l’université de Californie à Berkeley, développe un projet de réacteur à haute température refroidi par des sels fondus (Fluoride salt cooled High temperature Reactor, FHR) de 100 à 400 MWth[101]. En , le projet reçoit du programme ARDP (Advanced Reactot Demonstration Program) du département de l'Énergie un budget de 303 millions $ sur sept ans pour construire à proximité du Laboratoire national d'Oak Ridge un réacteur expérimental, Hermes Reduced-Scale Test Reactor, afin de préparer le développement de son KP-FHR, réacteur à haute température de 140 MW utilisant des sels fondus (fluorures) comme caloporteur et un combustible solide à boulets (TRISO, tri-structural isotropic particle)[51].

GE Hitachi Nuclear Energy (GEH) et la startup TerraPower de Bill Gates annoncent en septembre 2020 le projet « Natrium », qui intègrera un réacteur rapide refroidi au sodium de 345 MW avec un système de stockage d'énergie à sels fondus. Il combine les innovations du réacteur à onde progressive TWR de TerraPower et la technologie PRISM de GEH. L'usine de démonstration est conçue pour une livraison sous sept ans. Le stockage thermique, inspiré de celui des centrales solaires thermodynamiques, permettra de porter la puissance du système à 500 MW pendant plus de cinq heures si nécessaire. Plusieurs fournisseurs d'électricité ont exprimé leur soutien : PacifiCorp, Energy Northwest et Duke Energy[59].

Le 13 octobre 2020, le département de l'Énergie annonce la sélection de deux équipes américaines qui recevront chacune 80 millions $ dans le cadre du programme ARDP : TerraPower pour son projet Natrium et X-Energy pour son projet Xe-100. Ce dernier est un réacteur à haute température refroidi au gaz (HTGR) destiné à la production de chaleur pour des applications industrielles telles que le dessalement et la production d'hydrogène ; ce projet inclut la construction d'une usine de fabrication de combustible TRISO[102].

L'envoyé spécial pour le climat John Kerry confirme en 2021 le soutien de l'administration Biden aux PRM : « nous devons garder ouverte une position de repli au cas où l'on ne réussirait pas une percée dans le stockage des batteries, si on ne réussit pas à créer une économie de l'hydrogène »[103].

Le 2 juin 2021, TerraPower, PacifiCorp (filiale de Berkshire Hathaway Energy) et le gouverneur du Wyoming annoncent la construction d’un démonstrateur du projet Natrium dans l’État du Wyoming, où plusieurs sites sont à l’étude. L’installation se fera sur le site de l’une des centrales à charbon mise à l’arrêt dans le cadre de la transition énergétique. PacifiCorp a annoncé en 2019 fermer les deux tiers de ses installations au charbon d’ici à 2030. L’installation comprend un petit réacteur rapide refroidi au sodium de 345 MWe et un système de stockage à sels fondus qui permettra d'atteindre une puissance de 500 MWe pendant 5 h 30 min afin de compenser les fluctuations des énergies renouvelables. Le DoE finance le projet à hauteur de deux milliards de dollars afin de soutenir l'ingénierie, la demande de licence, la construction et la démonstration de ce projet précurseur qui doit être mis en service à la fin de la décennie[104],[105].

En février 2023, TerraPower et Southern Company signent un accord pour le développement, la construction et l'exploitation du Molten Chloride Reactor Experiment (MCRE), le premier réacteur critique à sels fondus à spectre rapide au monde, au Laboratoire national de l'Idaho. Il ne produira pas d'électricité, mais fonctionnera à une puissance allant jusqu'à 500 kW[58]. En , TerraPower et Southern Company mettent en service à Everett, dans l'État de Washington, l'Integrated Effects Test (IET), installation expérimentale d'essais d'un système à sels fondus (chlorures) en préparation du futur Molten Chloride Fast Reactor (MCFR) prévu pour 2030. L'équipe a reçu en 2015 une subvention de 45 millions de dollars du DoE[106].

En avril 2022, le département de la Défense des États-Unis (DoD) annonce sa décision de réaliser le projet « Pele » de microréacteur transportable à combustible TRISO sur le site du Laboratoire national de l'Idaho. Le prototype sera construit par BWXT Technologies (en) à Lynchburg (Virginie) et Euclid (Ohio) et sera livré en 2024 à l'INL. Ce réacteur à haute température refroidi au gaz fonctionnera à une puissance de 1 à 5 MWe et sera transportable dans des conteneurs standards. Il sera alimenté en combustible TRISO à uranium faiblement enrichi (HALEU), capable de résister à des chaleurs extrêmes et qui présente de très faibles risques pour l'environnement[52].

En août 2022, la start-up X-energy signe avec Dow Chemical une lettre d'intention pour installer des PRM avancés à haute température Xe-100 sur un site industriel de Dow Chemical dans la région du golfe du Mexique. Cette centrale à cogénération doit fournir à la fois de l'électricité et de la chaleur à partir de 2030[107]. En , Dow Chemical annonce son intention d'installer quatre réacteurs Xe-100 (et non un) sur son site de Seadrift au Texas[108].

En mai 2023, l’entreprise sud-coréenne de sidérurgie Doosan Enerbility commence le forgeage du premier module de la centrale PRM du type Voygr-6. L’installation sera construite sur le terrain du Carbon Free Power Project (CFPP), à proximité d’Idaho Falls, et devrait être mise en service en 2029[109].

En juillet 2023, Sam Altman, le patron d'OpenAI, annonce son projet de coter en bourse à New York sa start-up Oklo, dédiée au nucléaire, créée en 2013 pour construire des micro-réacteurs modulaires d'une puissance unitaire de 1,5 MW afin de produire de l'électricité et de la chaleur pour des sites industriels, des centres de données ou des villes isolées. Oklo a signé un accord avec l'État de l'Ohio pour y construire deux réacteurs commerciaux et prépare la construction d'un premier réacteur, Aurora, dans le laboratoire national de l'Idaho avant 2027. Son introduction en Bourse est destinée à lui apporter 500 millions de dollars pour le développement d'Aurora. Mais la NRC lui a refusé en son permis de construction à cause du manque d'information sur les risques d'accidents[110].

Finlande[modifier | modifier le code]

Les villes d’Helsinki, d’Espoo et de Kirkkonummi ont lancé des études pour déterminer la possibilité de remplacer le chauffage urbain assuré aujourd’hui par du gaz et du charbon par des petits réacteurs modulaires (PRM) ; plus de la moitié des émissions de gaz à effet de serre d’Helsinki provient du chauffage urbain[111]. Plus de 100 candidats aux élections municipales ont signé une déclaration appelant les villes finlandaises à explorer l’utilisation des petits réacteurs nucléaires pour le chauffage urbain, dont de nombreux candidats Verts[112][source insuffisante].

En février 2020, le VTT Technical Research Centre of Finland Ltd. annonce le lancement d'un projet de développement d’un petit réacteur modulaire pour la production de chaleur à distance, alimentant un réseau de chaleur urbain[113].

L’entreprise publique finlandaise Fortum, détenue à 51 % par l’État, lance le une étude de faisabilité de deux ans pour examiner les conditions commerciales, technologiques ainsi que sociétales, politiques, juridiques et réglementaires d’une intensification du nucléaire en Finlande et en Suède, en particulier par des petits réacteurs modulaires. L’université de technologie de Lappeenranta et le centre de recherche technique ont pour projet de construire une centrale d’une puissance de 20 à 50 MW[114].

L'énergéticien finlandais Fortum annonce le 21 mars 2023 des discussions avec le groupe britannique Rolls-Royce pour « explorer conjointement les possibilités pour déployer de petits réacteurs modulaires en Suède et en Finlande ». Rolls-Royce cherche à construire son premier PRM d'une puissance de 470 MW et d'une durée de vie de 60 ans[115].

France[modifier | modifier le code]

À partir de 1973, de petits réacteurs nucléaires modulaires, dont la conception repose sur les modèles de réacteurs de sous-marins tel que le K48, sont conçus pour l’exportation dans l’espoir d’un marché fleurissant en raison du premier choc pétrolier. Un projet français de petits modèles de réacteurs à eau pressurisée prend le nom de chaufferie avancée de série (CAS) :

  • le CAS 2G est un réacteur à eau pressurisée (REP) de 250 MWth pour les applications navales. Proposé à plusieurs reprises (brise-glace pour garde-côtes canadiens, porte-hélicoptères, corvette nucléaire…), il n'aura finalement pas de débouchés[116] ;
  • le CAS 3G est un REP de 420 MWth terrestre adapté à la production d'électricité et/ou de chaleur fabriqué par la société Alsthom-Atlantique sous licence CEA[116]. Il n'aura pas d'application concrète ;
  • le réacteur Thermos de 100 MWth qui alimenterait un réseau de chaleur en eau à 120 °C. Envisager pour chauffer le centre du CEA Saclay, l’École polytechnique et les communes environnantes, le projet est abandonné en 1977 puis renait à Grenoble avant d'être abandonné par la ville en 1981 pour des raisons techniques et financières[117].

En , un plan de relance présenté par le gouvernement Jean Castex prévoit un budget de 170 millions d'euros pour accélérer la recherche sur les petits réacteurs modulaires[118].

Le président Emmanuel Macron annonce le 12 octobre 2021 le plan d'investissements « France 2030 », doté de 30 milliards d'euros, dont un milliard d'euros pour la filière nucléaire, en particulier pour le développement des petits réacteurs modulaires : « L'objectif numéro un, c'est de faire émerger en France, d'ici 2030, des réacteurs nucléaires de petite taille innovants, avec une meilleure gestion des déchets », « améliorer la sûreté en baissant les coûts »[119]. Selon Valérie Faudon, déléguée générale de la Société française d'énergie nucléaire (SFEN), le premier béton du démonstrateur est visé à l'horizon 2030. La France a entre cinq et dix ans de retard sur les compétiteurs les plus avancés : les États-Unis, où le projet NuScale a obtenu la certification de son design en septembre 2020 ; la Chine, où le PRM chinois ACP100 est en construction depuis  ; et la Russie, où Rosatom a mis en service une centrale PRM flottante en 2019[120].

En mars 2023, l'État lance le « Fonds France nucléaire »[121], doté de 200 millions  et géré par la société Siparex, afin de soutenir les PME et ETI sensibles de la filière nucléaire. Dans le cadre de France 2030, un appel à projets de 500 millions  doit également financer de nouveaux concepts de réacteurs nucléaires innovants[122].

Le 9 juin 2023, les premiers lauréats de l'appel à projets « réacteurs nucléaires innovants », lancé par le programme France 2030, sont annoncés : Naarea, société française fondée en 2020 par un ancien d'Alstom, Jean-Luc Alexandre, qui mise sur un microréacteur à sels fondus et à neutrons rapides fonctionnant à partir de combustibles ayant déjà été irradiés, et Newcleo, start-up fondée par l'Italien Stefano Buono, physicien, cofondateur de la biotech Advanced Accelerator Application qui mise sur un réacteur à neutrons rapides refroidi au plomb. Naarea recevra 10 millions  et Newcleo 15 millions  pour accélérer le développement de leurs réacteurs. D'autres lauréats seront choisis. Par ailleurs, le projet Nuward va bénéficier de 300 millions  de financement publics, dans le cadre de France 2030, pour engager une phase d'avant-projet détaillé[123].

Le 27 novembre 2023, le ministère de la Transition énergétique dévoile la liste des six nouveaux lauréats qui recevront 77,2 millions d'euros de subventions, dont 32 millions d'euros pour Jimmy. Le projet de réacteur à haute température de celui-ci, destiné à la production de chaleur industrielle, est à un stade de maturité technique plus avancé. Les autres lauréats sont Calogena (réacteur à eau pressurisée), Renaissance Fusion, Blue Capsule (réacteur à haute température), Hexana et Otrera (réacteurs à neutrons rapides)[124],[125].

Concept « Flexblue »[modifier | modifier le code]

En 2011, l'entreprise de construction navale DCNS avait annoncé travailler depuis 2008 sur un projet d'industrialisation d'un petit réacteur nucléaire sous-marin (50 et 250 MW, pouvant alimenter de 100 000 à un million d'habitants) dit « Flexblue », avec Areva, EDF et le CEA, pour un nucléaire de « proximité » sous-marin, opérationnel dès 2017. Il s'agirait d'un équivalent réacteur de sous-marin nucléaire : cylindre d’une centaine de mètres de long et de 15 mètres de diamètre, pesant environ 12 000 tonnes qui pourraient être immergé entre 60 et 100 m, directement refroidis par l'eau. L'entreprise avait annoncé une mise en service pour 2017. Des questions de sûreté, de sécurité et d'acceptabilité (concernant notamment les effets de la chaleur dégagée sur les écosystèmes, les risques de fuite, d'attaque, de tsunami, etc.) pour des réacteurs présentés comme conçus « sur les mêmes bases qu’un réacteur de troisième génération (type EPR) [...] protégé par une triple barrière (gaine du combustible, circuit primaire, coque). » DCNS proposait une filet de maille contre les attaques de torpilles. DCNS estimait qu'un marché de 200 unités en 20 ans était possible[126]. Finalement le projet a été abandonné[127].

Projet « NUWARD SMR»[modifier | modifier le code]

Sur la base de concepts en réflexion préliminaire et étude depuis les années 2005/2010 chez TechnicAtome, les études d'ingénierie préliminaires ont été lancées en 2018 d'un projet de 150 à 170 mégawatts électriques, développé par EDF, TechnicAtome, Naval Group et le CEA[127]. Ce petit réacteur modulaire dénommé « NUWARD », projet porté par un consortium réunissant EDF, le CEA, TechnicAtome et Naval Group, a été présenté le à la conférence générale annuelle de l’AIEA. La technologie/filière de base est celle (classique et éprouvée) des réacteurs REP, très compacts et modulaires[62].

Le produit proposé à l'exportation est une petite centrale de 340 MWe composée de 2 réacteurs identiques de 170 MW. EDF et ses partenaires comptent soumettre en 2022 un premier dossier d'option de sûreté à l'Autorité de sûreté nucléaire et finaliser en 2026 l'ensemble du design et les spécificités techniques de cette nouvelle centrale, en vue d'une entrée sur le marché entre 2035 et 2040. Le projet vise avant tout le marché à l'export, mais EDF discute avec les pouvoirs publics pour installer au préalable un démonstrateur en France[128].

En mai 2022, Tractebel annonce rejoindre le consortium afin de participer notamment aux travaux d'ingénierie sur l'îlot conventionnel[129]. Le , EDF annonce la finalisation de « l'avant-projet sommaire » de son réacteur NUWARD SMR et son intention de déposer en juillet 2023 son dossier d'option de sûreté à l'Autorité de sûreté nucléaire. EDF s'engage désormais dans « l'avant-projet détaillé » du projet, étape qui doit aboutir avant 2027 au dépôt d'une demande d'autorisation de création du réacteur. EDF crée une filiale spécialisée dans le projet, nommée NUWARD. Le coût de développement sera de l'ordre du milliard d'euros. EDF espère lancer un premier chantier de démonstrateur en 2030, en France[130].

Projet « Naarea »[modifier | modifier le code]

La start-up française Naarea, soutenue financièrement par l’entrepreneur Pâris Mouratoglou (fondateur d’EDF Energies nouvelles et Eren Groupe) et épaulée par l’ingénieriste Assystem, développe un concept de réacteur à sels fondus qui utiliserait les combustibles nucléaires usés des centrales nucléaires du parc EDF. Elle vise le marché des groupes électrogènes, avec une gamme de micro-réacteurs, rebaptisés XSMR, d’une puissance de 1 à 40 MW, installés au plus près des besoins des industriels ou des collectivités locales. Leur autonomie pourrait atteindre dix ans. Une fois le combustible épuisé, Naarea remplacera le réacteur par un autre, comme une pile. Les sels fondus seront eux aussi recyclés ; les réacteurs de Naarea seront aussi chargés de thorium, un sous-produit de l’exploitation des terres rares déjà disponible massivement[87].

Naarea dévoile fin 2021 un projet de microréacteur de quatrième génération à sels fondus de 1 à 40 MWe pour alimenter en électricité décarbonée l’industrie et les villes, au plus près des besoins. Ces réacteurs pourront valoriser les combustibles usés qui s’accumulent dans les piscines d’Orano, évitant qu’ils ne deviennent des déchets[131]. En , Naarea signe un accord de coopération avec Assystem, groupe international indépendant d’ingénierie, pour la construction d’un micro-générateur nucléaire ultra-compact, le XSMR. Assystem assurera les prestations de gestion de projet et d’accompagnement à l’obtention des permis, d’intégration et d’ingénierie[132].

En octobre 2022, Jean-Luc Alexandre, cofondateur de Naarea avec Ivan Gavriloff, indique avoir déjà levé quelques dizaines de millions d'euros et viser un horizon 2030 pour la commercialisation de son réacteur[133].

En décembre 2022, Naarea précise son projet : la puissance de son réacteur sera de 40 MWe, le marché visé est l’alimentation de sites industriels ou de communautés isolées, le cœur du réacteur devrait être fabriqué en impression 3D, il utilisera des matériaux innovants comme du carbure de silicium avec du graphène, un jumeau numérique devrait être achevé à l'été 2023, un prototype d'ici quatre ans et un premier de série un ou deux ans plus tard[134].

Le 9 juin 2023, Naarea est lauréate de l'appel à projets « réacteurs nucléaires innovants », lancé par le programme France 2030 ; elle recevra 10 millions  pour accélérer le développement de son réacteur[123].

Le 16 janvier 2024, Naarea annonce un partenariat avec Newcleo afin d'accélérer leurs projets respectifs. Ce partenariat porte notamment sur le combustible, les infrastructures expérimentales et la préparation des procédures d'autorisations[135].

Projet « Jimmy Energy »[modifier | modifier le code]

En février 2022, la startup Jimmy Energy effectue une levée de fonds de 2,2 millions  pour développer un microréacteur nucléaire thermique de technologie HTR destiné aux entreprises des secteurs de la chimie, de l'agroalimentaire ou de la papeterie[136].

En octobre 2022, Jimmy réalise une levée de fonds de 15 millions . La commercialisation est prévue en 2026. Jimmy indique être arrivé à la fin d'une première phase d'instruction par l'autorité de sûreté nucléaire et s'est porté candidat à l'appel à projets « Réacteurs nucléaires innovants » lancé dans le cadre du programme France 2030[133].

En novembre 2022, Jimmy précise que la puissance de son réacteur sera de 10 MWth ; le cœur, dont la température maximale est de 600°C, chauffe de l'hélium qui transporte la chaleur jusqu'à un circuit intermédiaire de CO2 pressurisé qui fait le lien avec l'usine. L'avant-projet sommaire est validé et l'avant-projet détaillé est lancé ; la demande d'autorisation de création sera déposée en 2023[137].

En avril 2023, Jimmy Energy annonce avoir signé un premier contrat avec un industriel, auquel elle fournira 10 % des besoins en chaleur. Le démarrage est prévu en 2026. La vapeur est produite dans un échangeur situé dans l'usine du client[138].

En novembre 2023, une subvention de 32 millions d'euros est attribuée à Jimmy Energy dans le cadre de l'appel à projets « Réacteurs nucléaires innovants » du programme France 2030. Le versement de cette subvention va s'échelonner en fonction des besoins en trésorerie de l'entreprise pour payer ses fournisseurs[139].

En février 2024, Jimmy annonce le choix de la ville du Creusot (Saône-et-Loire) pour l'implantation de sa future usine de construction et d'assemblage de générateurs thermiques nucléaires de 20 MWth. L'entreprise prévoit de créer 300 emplois d'ici 2028. Le chantier sera lancé dès 2024 et un premier bâtiment de 14 000 m2 sera construit en 2025 pour gérer le stockage et l'assemblage des pièces non nucléaires, puis en 2026 un second bâtiment, de 3 000 m2, consacré à l'assemblage des mini-cuves qui composent le réacteur, et en 2028 une usine de production de combustible (particule triso) d'une superficie de 10 000 m2[140].

Projet Newcleo[modifier | modifier le code]

La start-up Newcleo, lancée en 2021 par le physicien italien Stefano Buono, a bouclé en deux mois un tour de table de 118 millions  afin de mettre au point un prototype d'un réacteur à plomb liquide avec l'ENEA, le CEA italien. Elle cherche un site en France, au Royaume-Uni ou au Canada[141]. En juin 2022, Newcleo, soutenu par la famille Agnelli au travers de sa société d'investissement Exor et par plusieurs investisseurs italiens, annonce sa deuxième levée de fonds, à 300 millions . Son projet de réacteur de quatrième génération vise à fermer le cycle du combustible, c'est-à-dire à utiliser du combustible déjà utilisé dans des réacteurs en activité. Il s'agit d'un réacteur à neutrons rapides refroidi au plomb, d'une taille cible de 200 MW[142].

Newcleo développe deux modèles de réacteurs refroidis au plomb liquide : un petit réacteur LFR-TL-30 de 30 MW pour des applications industrielles ou la propulsion navale et un réacteur LFR-AS-200 de 200 MW ; ils devraient utiliser un combustible MOX et le réacteur LFR-AS-200 est censé pouvoir brûler des actinides mineurs. Newcleo espère réaliser un démonstrateur d'ici 2030 sur le site de Brasimone en Italie, puis commercialiser le réacteur de 30 MW au début des années 2030 et celui de 200 MW deux ou trois ans plus tard. Une première levée de fonds de 400 millions  a été réalisée[143].

En mars 2023, Newcleo lance une levée de fonds d'un milliard d'euros[144].

Le 9 juin 2023, Newcleo est lauréat de l'appel à projets « réacteurs nucléaires innovants », lancé par le programme France 2030 ; il recevra 15 millions  pour accélérer le développement de son réacteur[123].

Projet Transmutex[modifier | modifier le code]

Transmutex, fondée à Genève en 2019 par Franklin Servan-Schreiber, Federico Carminati et Jean-Pierre Revol, développe un projet de réacteur hybride dont la technologie est connue sous le nom d’ADS pour « Accelerator Driven System ». Ce réacteur de 100 MW, dénommé « Start » pour « Subcritical Transmuting Accelerated Reactor Technology », se compose de deux parties majeures : le réacteur sous-critique et le cyclotron, un accélérateur de particules circulaire. La partie réacteur utilise un caloporteur plomb qui peut fonctionner avec un cycle uranium ou thorium. Elle intègre en son cœur une cible de spallation contenant du plomb bismuth. Le réacteur est sous-critique, c’est-à-dire qu’il n’y a pas de réaction en chaîne autoentretenue ; la fission s’arrête dès que l’apport de neutrons cesse, ce qui est un élément de sûreté intrinsèque. Cet apport est assuré par l’accélérateur de particules qui, en bombardant de protons la cible de spallation, provoque l’émission de neutrons en quantité suffisante. Le cyclotron de 800 MeV est inspiré de celui de l’Institut Paul Scherrer en Suisse. Les déchets produits par un réacteur au thorium possèdent une durée de vie beaucoup plus courte que ceux des réacteurs à uranium, de plusieurs centaines d’années, au lieu de plusieurs milliers d’années, et leur volume est considérablement réduit ; le cycle du thorium présente aussi l’avantage de prévenir la prolifération nucléaire. Ce type de réacteur pourrait de plus permettre de transmuter les actinides mineurs pour une dépense d'énergie 20 fois moindre que dans un réacteur à neutrons rapides. L'horizon visé pour la construction d'une tête de série est le début des années 2030[74],[145].

Projet « Renaissance Fusion »[modifier | modifier le code]

La start-up grenobloise Renaissance Fusion compte développer un réacteur à fusion nucléaire en une dizaine d'années[133]. Créée le par Francesco Volpe et Martin Kupp, elle compte construire un réacteur de 1 000 MWe dénommé « Chartreuse P » pour un coût total de 2 à 3 milliards  et un coût du MWh situé entre 40 et 80 . Le concept utilise la technique du stellarator avec trois innovations : les parois solides du réacteur seront protégées des neutrons par du lithium liquide à 700 °C circulant sur les parois grâce au champ magnétique ; des aimants supraconducteurs à haute température permettront de doubler le champ magnétique et de réduire la taille du réacteur d'un facteur 5 ; les aimants supraconducteurs s'enrouleront directement sur un cylindre. Une première étape de deux ans et demi consistera à démontrer la faisabilité de ces innovations, une deuxième étape de trois ans cherchera à combiner ces briques et à agrandir la taille du dispositif, et une troisième étape aboutira à la construction du réacteur tête de série[53]. En , Renaissance Fusion réalise une levée de fonds de quinze millions d'euros[146].

Projet « Hexana »[modifier | modifier le code]

En mars 2023, le Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA) essaime deux start-up issues du concours interne organisé pour inciter ses salariés à innover : Stellaria et Hexana, qui se consacrent à la conception de réacteurs nucléaires innovants déployables à l'horizon 2030-2040. Hexana travaille sur la conception d'une paire de deux réacteurs à neutrons rapides refroidis au sodium de 300 MWe, à partir de l'expérience acquise par les projets Rapsodie, Phénix, Superphénix et Astrid. Hexana compte coupler ces réacteurs avec un système de stockage thermique permettant d'imaginer de nombreuses applications qui s'ajouteraient à la production flexible d'électricité : production de chaleur pour l'industrie, production d'hydrogène ou d'eau potable[147].

Projet « Stellaria »[modifier | modifier le code]

Le projet Stellaria, issu lui aussi du CEA, vise la conception d'un réacteur nucléaire de quatrième génération fonctionnant aux sels fondus, capable d'utiliser une très grande variété de combustibles et de fonctionner plusieurs années sans s'arrêter. Très compact, il pourrait être localisé à proximité, voire sur des sites industriels[147].

Projet « Sparta »[modifier | modifier le code]

Le projet Sparta, porté par la start-up Neext Engineering de Belfort, utilise la technologie de réacteur à neutrons rapides refroidi au plomb (LFR pour « lead fast reactor »). Son dossier a été déposé à l'appel à projets « Réacteurs nucléaires innovants » de France 2030[148].

Projet Calogena[modifier | modifier le code]

Calogena, porté par le groupe industriel familial Groupe Gorgé en association avec plusieurs experts de la filières, développe un petit réacteur modulaire de type piscine à destination du chauffage urbain[149]. L'entreprise a été lauréate de l'appel d'offre "Réacteurs nucléaires innovants" dans le cadre du programme de l'Etat français France 2030 porté par la BPI[150].

L'entreprise développe une chaudière nucléaire de petite taille à eau fonctionnant à basse pression (5 bars maximum) et basse température pour produire de la chaleur entre 80 et 110 degrés. L’utilisation directe de la chaleur et le nombre très limité des systèmes auxiliaires rendent le concept intrinsèquement simple à l'image des réacteurs de recherche du même type[151].

Il s'agit d'un réacteur à eau d’une puissance de 30 MW thermiques avec design très compact (le cœur mesure moins d’un mètre cube). Un module pourra alimenter 12 000 foyers en chaleur[152].

Pays-Bas[modifier | modifier le code]

Thorizon, start-up néerlandaise issue du Nuclear Research and Consultancy Group (NRG), l'organisation qui exploite le réacteur à haut flux de Petten, lève 12,5 millions d'euros auprès d'investisseurs privés et publics en pour développer un réacteur à sels fondus au thorium, qu'elle espère mettre en service avant 2035, avec l'aide d'Orano et de NRG, sur le site de la centrale nucléaire de Borssele[153].

Roumanie[modifier | modifier le code]

En novembre 2021, Nuscale et l'opérateur des centrales nucléaires roumaines Nuclearelectrica annoncent leur projet de construire une centrale de six réacteurs PRM Nuscale[154]. Le est signé le mémorandum d'entente entre Nuscale, Nuclearelectrica et E-INFRA, le propriétaire du site choisi : Doicești, où la centrale à charbon sera remplacée par les PRM. L'accord couvre les études d’ingénierie, les analyses techniques et les formalités administratives[155].

Royaume-Uni[modifier | modifier le code]

En 2016 selon le Sunday Telegraph des sites sont en cours d'examen pour le déploiement de PRM dans le Pays de Galles, dont celui de l'ancienne centrale nucléaire de Trawsfynydd et sur les sites d'anciennes centrales nucléaires ou à charbon dans le Nord de l'Angleterre. Les sites nucléaires existants sont considérés comme des possibilités, dont Bradwell, Hartlepool, Heysham, Oldbury, Sizewell, Sellafield et Wylfa[156].

En , une commission d'experts missionnée par le gouvernement a préconisé dans son rapport un soutien massif aux PRM ; elle recommande un effort semblable à celui consenti pour l'éolien offshore dans les années 2010[157].

En avril 2022, Rolls-Royce SMR annonce le lancement de la procédure réglementaire d'approbation du concept de son PRM de 470 MWe, qui devrait s'achever en 2024. L'entreprise prévoit de mettre en service son premier réacteur en 2029 et se fixe l'objectif de construire 10 réacteurs d'ici 2035[158].

Le 18 juillet 2023, le ministère de l'Énergie lance un appel d'offres en vue de développer une nouvelle génération de PRM, partie intégrante d'une stratégie de relance du nucléaire. Il a annoncé en un objectif de construire 24 GW de capacité de production d'électricité nucléaire, qui doivent porter la part de cette énergie dans son mix de 15 % en 2022 à 25 % en 2050. L'appel à projets britannique sera mené par une nouvelle entité, Great British Nuclear (GBN)[159].

Russie[modifier | modifier le code]

La Centrale nucléaire de Bilibino, centrale nucléaire la plus septentrionale du monde, au nord du cercle polaire arctique, compte 4 petits réacteurs mixtes qui produisent à la fois de l'énergie thermique et électrique. Cette centrale a été remplacée par la centrale nucléaire flottante Akademik Lomonosov (deux réacteurs PWR de 35 MW chacun). En , Rosatom annonce la mise en service complète de la centrale, qui a déjà produit plus de 47 GWh depuis sa mise en service partielle en [160].

Suède[modifier | modifier le code]

L'énergéticien finlandais Fortum annonce le 21 mars 2023 des discussions avec le groupe britannique Rolls-Royce pour « explorer conjointement les possibilités pour déployer de petits réacteurs modulaires en Suède et en Finlande ». Rolls-Royce cherche à construire son premier PRM d'une puissance de 470 MW et d'une durée de vie de 60 ans[115].

Turquie[modifier | modifier le code]

En , l’énergéticien public turc EUAS a signé avec Rolls-Royce Holdings plc une déclaration d’intention portant sur la réalisation d'une étude relative à l’utilisation de petits réacteurs modulaires en Turquie. Rolls-Royce dirige un consortium d’entreprises britanniques consacré à la construction au Royaume-Uni du UK SMR, réacteur d'une puissance comprise entre 220 et 440 MW dont le coût de production de l’électricité est annoncé à 60 livres sterling par mégawatt-heure (environ 8 c€/kWh)[161].

Ukraine[modifier | modifier le code]

Mi 2019, un consortium a été annoncé, qui regroupe Energoatom (Ukraine), le centre national de la science et de la technologie (SSTC) de l'Ukraine, et Holtec international (société enregistrée dans le paradis fiscal du Delaware aux Etats-Unis) pour développer le SMR-160 en Ukraine[162].

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Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]