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Comment Jean-Bernard Lévy a sauvé sa tête chez EDF

Nommé durant le quinquennat de François Hollande, le PDG de l’électricien doit être reconduit dans ses fonctions, jeudi 16 mai, avec le soutien de l’Elysée.

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Publié le 15 mai 2019 à 10h24, modifié le 16 mai 2019 à 06h35

Temps de Lecture 4 min.

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Le PDG d’EDF, Jean-Bernard Lévy, en visite sur le site de l’EPR de Flamanville (Manche), en février 2018.

C’est un petit miracle dans le microcosme de l’énergie : pour la première fois depuis Marcel Boiteux, président jusqu’en 1987, un dirigeant d’EDF va être reconduit dans ses fonctions. Jean-Bernard Lévy, 64 ans, nommé PDG du groupe en 2014 alors que François Hollande était à l’Elysée, avait pris la suite du mandat tourmenté d’Henri Proglio. Il doit être officiellement renouvelé, jeudi 16 mai, par le conseil d’administration.

Dans cette entreprise pas comme les autres, détenue à 83 % par l’Etat, les PDG ont souvent valsé au gré des alternances politiques et des violentes guerres intestines.

Historiquement, le nom du président était dévoilé quelques jours, voire quelques heures, avant l’assemblée générale. Cette fois-ci, l’Elysée a mis fin au suspense dès le mois de février, par le biais d’un communiqué.

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Pourtant, le calme mais rugueux PDG du premier électricien européen revient de loin. A l’arrivée au pouvoir d’Emmanuel Macron, les signaux négatifs s’accumulent. D’abord, le candidat à la présidentielle s’était bien gardé de dire ce qu’il souhaitait pour l’avenir du nucléaire en France. Ensuite, et surtout, il nomme Nicolas Hulot ministre de la transition écologique et solidaire, et, partant, ministre de tutelle d’EDF. L’écologiste s’empresse d’évoquer la fermeture de dix-sept réacteurs nucléaires (sur 58) d’ici à 2025. Et ne dissimule pas sa volonté de modifier l’architecture du groupe, afin de marginaliser le nucléaire.

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Un cauchemar pour l’entreprise et pour son président, tant EDF a bâti son modèle autour de l’atome. Et si Jean-Bernard Lévy n’est pas issu de la filière, il reste un solide partisan du nucléaire et n’entend pas reculer sur cette question primordiale. « Au moment de ma nomination, j’ai dit clairement que je ne venais pas pour être le fossoyeur du nucléaire », explique-t-il aujourd’hui au Monde.

Laisser passer « l’orage Hulot »

Pendant son mandat, le PDG d’EDF a développé une stratégie « du cheval et de l’alouette », qui mélange le nucléaire (ultradominant, mais en perte de vitesse) et les énergies renouvelables (qui pèsent faiblement, mais sont en forte croissance), au grand désarroi d’une partie de l’entreprise, très réticente au développement de l’éolien et du solaire.

Au cœur de l’été 2018, le PDG aurait même envisagé de ne pas être candidat à sa succession, rapportent plusieurs sources. Mais avec le départ de Nicolas Hulot en septembre et surtout l’annonce, par le président de la République, de la feuille de route énergétique de la France, le vent semble tourner. Le 27 novembre, Emmanuel Macron confirme que Paris repousse ses objectifs en matière de réduction du nucléaire et endosse quasiment telles quelles les orientations proposées par EDF. « Ce jour-là, Lévy a compris qu’il avait toutes les chances d’être reconduit », note un bon connaisseur de l’entreprise.

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