L'Energiewende, ou comment l'Allemagne compte sortir du nucléaire et du charbon

L’Allemagne doit redoubler d’efforts pour atteindre ses objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre qu’elle s’est fixés pour 2030. Alors que les renouvelables représentent déjà plus de la moitié du mix électrique, sa transition énergétique reste controversée.

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L'Energiewende, ou comment l'Allemagne compte sortir du nucléaire et du charbon
Feldheim, au sud-ouest de Berlin, est la première commune allemande autonome sur le plan énergétique.

Depuis son jardin, Karsten Hinrichsen a vue sur le haut de la cheminée de la centrale nucléaire de Brokdorf (Schleswig-Holstein), installée à environ un kilomètre de sa maison. Voilà près de quatre décennies que ce météorologue à la retraite se bat au sein de l’association Brokdorf Akut contre l’installation.

"Elle a ouvert en octobre 1986, six mois après l’accident de Tchernobyl, souligne-t-il, comme un symbole. Depuis, nous vivons avec le risque d’un accident, d’une fuite radioactive, d’un problème lors du stockage et du transport des déchets nucléaires, énumère-t-il. Mais c’est la dernière année." La production s’arrêtera le 31 décembre 2021, tout comme celle des deux autres centrales de Grohnde et de Gundremmingen. L’année d’après, le 31 décembre 2022, ce sera le tour des tout derniers réacteurs de Emsland et Isar.

La décision d’arrêter le nucléaire en 2022, prise par la chancelière Angela Merkel le 30 juin 2011, après le tsunami de Fukushima au Japon, a marqué en Allemagne le début de ce que l’on appelle ici l’Energiewende.

Début 2020, le vaste chantier de la transition énergétique a été complété par la volonté de mettre fin à l’exploitation du charbon d’ici à 2038, voire 2035 si l’état de l’approvisionnement et les prix de l’électricité le permettent. Autant de décisions qui divisent profondément le pays, entre ceux qui jugent que tout va trop vite et ceux qui estiment au contraire qu’à ce rythme, l’Allemagne n’atteindra jamais ses objectifs.

Au volant de sa voiture à hydrogène, Bernd Jacobs fait partie des écologistes convaincus et a très tôt senti le vent tourner. En tant qu’ingénieur électrique, il a travaillé de 1980 à 1987 pour le compte de Siemens dans plusieurs centrales nucléaires dans le pays, y compris à Brokdorf. "Durant cette période, j’ai pris conscience de la dangerosité de cette source d’énergie : le risque zéro n’existe pas et la moindre erreur peut être fatale", explique-t-il. C’est pourquoi il a décidé, dès 1996, de se reconvertir dans l’éolien et de créer, la même année, sa petite entreprise de gestion de projets Energieanlagen Jacobs qui gère aujourd’hui neuf turbines, représentant environ 15 MW de puissance.

Une volonté politique affichée

Tout comme lui, le pays a depuis une vingtaine d’années massivement investi dans les renouvelables (EnR). Adoptée le 1er avril 2000, la loi sur les énergies renouvelables (EEG) a fixé un cadre propice en priorisant les sources propres par rapport aux conventionnelles et en adoptant une contribution financière versée par les consommateurs sur leur facture d’électricité. Résultat, en 2019, le secteur éolien totalisait près de 54 GW de puissance, soit trois fois plus qu’en France. Selon BSW-Solar – l’association allemande de l’industrie solaire –, le cap des deux millions de systèmes photovoltaïques, représentant une production d’environ 50 milliards de kilowatts heures d’électricité par an, a été dépassé en octobre dernier.

  Au printemps 2020, EnBW a lancé la construction du Weesow-Willmersdof, le plus grand parc solaire outre-Rhin, d’une capacité de 187 mégawatts. © Picture Alliance / DPA

En 2020, pour la première fois, l’électricité d’origine renouvelable injectée sur le réseau a dépassé la moitié du mix électrique, chiffre Bruno Burger, responsable de département à l’Institut Fraunhofer pour les systèmes énergétiques solaires (ISE). Cela est dû à une conjonction de facteurs : l’augmentation de la production des EnR, une légère baisse de la consommation cette année-là, et des prix bas qui ont entraîné une diminution de la production des centrales au gaz et au charbon." De fait, il réfute l’idée selon laquelle le nucléaire aurait été remplacé par une augmentation de la production de charbon ces dix dernières années. "Les chiffres disent le contraire. Depuis 2002, environ 100 TWh d’électricité nucléaire ont été retirés du réseau, alors que l’éolien et le solaire ont progressé de 150 TWh", poursuit le spécialiste. Parallèlement, entre 2010 et 2020, la production de charbon (lignite et houille) est passée de 230,14 TWh à 107,69 TWh.

Elke Göttsche, maire CDU de Brokdorf (Schleswig-Holstein)

© Gwénaëlle Deboutte

"L’annonce de l’arrêt du nucléaire était une bonne décision. Mais  le développement des infrastructures prend plus de temps que prévu. C’est le cas en particulier du renforcement du réseau électrique. Annoncée pour 2023, la construction de la future ligne à très haute tension qui doit relier le nord au sud du pays et qui passe non loin de notre village devrait être reportée à 2026. Pour la sécurité de notre approvisionnement électrique, il aurait donc été préférable de conserver quelques centrales nucléaires en activité."

Un programme ambitieux

Le déploiement des énergies renouvelables est trop lent

Bruno Burger

Pour autant, le développement des énergies vertes sera-t-il suffisant pour atteindre l’objectif de 65 % d’énergies renouvelables d’ici à 2030 ? Pour le solaire, la puissance installée devra passer à 100 GW en 2030 et l’éolien à 71 GW. La biomasse progressera d’un volume de 500 MW annuel. Cela avec le but, tout aussi ambitieux, de réduire les émissions de CO2 de 55 % en 2030 par rapport aux niveaux de 1990 et de 80 à 95 % d’ici à 2050. Les émissions devront passer dans dix ans à 563 millions de tonnes, contre 805 Mt en 2019 et 1 251 Mt en 1990. "Pour y parvenir, le déploiement des énergies renouvelables est trop lent, regrette Bruno Burger. Dans les années 2010-2012, 7,5 GW de solaire ont été installés par an, cette année, ce n’était que 5 GW."

L'Energiewende en chiffres

Si la part des énergies fossiles baissent dans le mix énergétique en Allemagne, elles pénalisent encore lourdement le pays en termes d’émissions de gaz à effet de serre. Si elles ont été réduites de 35,65 % depuis 1990, elles représentent encore 805 millions en 2019, soit près du double des émissions en France. Dans un rapport publié en novembre 2020, le think tank Ember estime qu’en raison de ses efforts trop "lents", l’Allemagne contribuera encore à 30 % des émissions de CO2 en 2030 en Europe. Sources : Energy Charts ; Umweltbundesamt ;  Ministère fédéral de l’Économie et de l’Énergie

Dans l’éolien terrestre également, le marché arrive à saturation et les initiatives citoyennes se multiplient pour bloquer les projets. Selon l’association FA Wind, les délais d’instruction et d’autorisation des nouveaux parcs sont actuellement de 20,5 mois en moyenne, contre 12 mois il y a cinq ans. Enfin, le renforcement du réseau électrique, indispensable pour stabiliser l’intégration des EnR, a pris du retard. Pour tenter de renverser la vapeur, le gouvernement a décidé de favoriser davantage les projets photovoltaïques. Ainsi, les panneaux solaires installés sur les toits ne sont soumis aux appels d’offres qu’à partir d’un seuil de 750 kW (contre 500 kW auparavant). Et les petits producteurs qui possèdent une installation jusqu’à 30 kW de puissance seront exonérés du paiement de la contribution aux énergies renouvelables sur l’électricité qu’ils utilisent eux-mêmes, en autoconsommation.

"La transition énergétique doit aussi venir des citoyens

Doreen Raschemann

Feldheim, un village modèle

"La transition énergétique doit aussi venir des citoyens", assure Doreen Raschemann, la responsable de l’engagement social pour Energiequelle, entreprise spécialisée dans la gestion d’exploitation d’installations éoliennes, photovoltaïques et de biogaz. Avec son mari Michael Raschemann, le PDG d’Energiequelle, elle a commencé en 2012 un projet ambitieux : rendre Feldheim, un village du Brandebourg, énergétiquement autarcique.

Les 55 turbines déploient une puissance de 122,6 MW, de quoi alimenter 65 400 foyers alors que le village ne compte que 130 habitants, et les 200 panneaux photovoltaïques produisent chaque année 2 748 MWh. Une usine de biogaz d’une puissance électrique installée de 526 kW est exploitée par la coopérative agricole locale. Quelque 8 600 m3 de lisier de porc ainsi que 8 700 tonnes de maïs et 190 tonnes de farine issus d’exploitations locales sont utilisés comme intrants. La centrale produit 4 millions de kWh d’électricité par an, qui sont injectés dans le réseau public, et de la chaleur.

Un générateur biomasse et une centrale biogaz fournissent de l’électricité et du chauffage à l’ensemble des habitants de Feldheim. © Michele Tantussi / AFP

Le village dispose de son propre réseau électrique et le système a été complété par une batterie de 10 MWh en septembre 2015, pour faire face aux aléas climatiques. Pour Siegfried, qui habite un corps de ferme dans la rue principale, "consommer l’électricité produite localement est une question de logique". Sa femme et lui ont investi sans hésiter dans la coopérative, à raison d’une cotisation unique de 1 500 euros pour l’électricité et de 1 500 euros pour le chauffage. En raison de l’absence de taxes reversées aux gestionnaires de réseau, le prix de l’électricité est aussi imbattable. "Nous payons 16,6 centimes le kWh, contre 30 centimes en moyenne à l’échelle nationale", relève-t-il. Désormais, Feldheim se tourne vers le futur et réfléchit à d’autres valorisations de son énergie éolienne. "Nous souhaiterions installer une unité d’électrolyse pour produire de l’hydrogène et une station dans la grande ville avoisinante de Bad Belzig pour recharger la flotte du personnel du district", précise Doreen Raschemann.

Doreen Raschemann à l’initiative, avec son mari, de l’autarcie énergétique de Feldheim (Brandebourg)

© Michele Tantusi / AFP

"Bien sûr, le village avec ses 130 habitants n’a pas vocation à être reproductible à l’échelle d’un pays. Ce que nous avons voulu montrer, c’est qu’il est tout à fait possible d’alimenter le réseau avec une énergie 100 % renouvelable. En dix ans, nous n’avons jamais connu d’instabilité ni de coupure. En faisant participer les citoyens aux décisions dès le début des processus, l’acceptation des énergies renouvelables augmente aussi considérablement."

Pression sur les sidérurgistes

Pour réduire ses émissions de CO2, l’Allemagne ne peut pas compter que sur le secteur de l’énergie. Le pays doit massivement décarboner ses transports et son industrie. Sa stratégie dans l’hydrogène, un plan à 9 milliards d’euros, vise à en faire un pionnier dans les technologies de l’hydrogène vert. L’installation d’une production à l’échelle industrielle d’une capacité domestique de 5 GW d’électrolyse est prévue d’ici à 2030, et 5 autres seront installés d’ici à 2040.

La pression est grande sur les sidérurgistes. Avec plus de 36 millions de tonnes, la production d’acier a été responsable d’environ 30 % des émissions industrielles directes en Allemagne en 2019. Le 11 novembre 2019, ThyssenKrupp a inauguré l’injection d’hydrogène, qui vient remplacer une partie du charbon utilisé comme agent réducteur, dans un haut-fourneau de son site de Duisbourg. Salzgitter, son concurrent, s’est également lancé, avec le projet Salcos (pour Salzgitter low carbon steelmaking), dans la décarbonation progressive de sa production d’acier, d’abord avec du gaz naturel, puis avec de l’hydrogène vert qui sera produit grâce à sept éoliennes gérées par son partenaire Avacon Natur. Le projet est évalué à environ 13 millions d’euros en deux ans, dont 5 millions de subventions publiques.

Autre axe stratégique : la production de batteries pour laquelle le pays promeut activement l’établissement de consortiums d’entreprises. L’un d’eux est constitué par le constructeur Volkswagen et le suédois Northvolt, qui prévoient de débuter à Salzgitter (Basse-Saxe) la fabrication de batteries avec une production annuelle de 16 GWh. De son côté, PSA, via sa filiale Opel, a annoncé vouloir mettre en service entre 2023 et 2030 à Kaiserslautern (Rhénanie-Palatinat) une production de 24 GWh de batteries qui seront utilisées sur les sites d’Opel en Europe.

Écologie versus économie

Alors que toutes les cartes de l’énergie sont rebattues, certaines régions craignent d’être les grandes oubliées, au risque d’accroître encore les inégalités entre l’est et l’ouest qui subsistent trente ans après la réunification du pays. C’est le cas du bassin minier de la Lusace, à la frontière tchèque. "Son passé centenaire est fondé sur la valorisation du charbon", rappelle Wolfgang Rupieper, le président de l’association Pro Lausitzer Braunkohle, un regroupement de 550 personnes créé en 2011.

Lars Katzmarek ingénieur en télécommunications pour l’entreprise minière LEAG, à la mine de Welzow (Brandebourg)

© Gwénaëlle Deboute

"À la réunification, 70 à 80 % des habitants de notre région ont perdu leur travail et certains n’ont jamais retrouvé d’emploi fixe. Là, on nous annonce que l’employeur principal de ce territoire doit fermer. Nous avons accepté  la fin du charbon, mais en contrepartie, nous avons besoin que de nouvelles industries, que ce soit dans les batteries, l’automobile, l’énergie, s’installent... La lutte pour le climat doit être aussi vue sous l’angle social et économique, des aspects souvent sous-estimés."

Sur 1,2 million d’habitants, environ 18 000 vivent directement ou indirectement de cette ressource. "Avec l’arrêt de la production, nous ne voulons pas reproduire les erreurs qui ont été faites dans la Ruhr, d’où je suis originaire. Il a fallu quarante ans pour sortir de l’acier et du charbon et pourtant cela n’a pas évité l’effondrement économique", rappelle cet ancien juge.

L’extraction de lignite à ciel ouvert, comme ici à Welzow dans le bassin minier de la Lusace, doit prendre fin au plus tard en 2038. © Picture Alliance / DPA

Le gouvernement fédéral a décidé de soutenir les régions minières à hauteur de 40 milliards d’euros : 14,8 milliards d’euros pour l’ouest (Rhénanie du nord-Westphalie) et 25,2 milliards d’euros pour l’est (Brandebourg, Saxe et Saxe-Anhalt). La Saxe et la Saxe-Anhalt, deux Länder de l’ex-RDA, se battent pour accueillir de nouvelles filières. L’objectif est d’attirer de nouveaux investisseurs. Outre la construction de lignes ferroviaires, la Deutsche Bahn a l’intention d’installer un centre de maintenance de ses trains d’ici à 2026 et de créer 1 200 emplois. Pour cela, elle a noué un partenariat avec l’entreprise minière locale LEAG pour coopérer étroitement dans les domaines de la formation, de la qualification et du transfert de personnel et garantir l’emploi, même après la fin du charbon. De son côté, BASF a annoncé son intention d’établir à Schwarzheide, une usine de recyclage des batteries d’ici à 2022.

Stephan Lauckner président du comité d’entreprise d’Accumotive, filiale de Daimler située à Kamenz (Saxe)

© Gwénaêlle Deboutte

"Les dix-huit années consacrées à la fin du charbon doivent  être vues comme une chance, car cela donne le temps  à l’électromobilité de devenir une filière mature. Nous produisons dans cette usine les batteries pour la Smart, pour les Mercedes Classe-S, E et C, ainsi que pour le transporteur EQV. Ce secteur pourrait s’ancrer dans la région tout au long de la chaîne de valeur, intégrant par exemple la transformation des anciennes batteries en stockage en soutien au réseau ou encore leur recyclage."

Longtemps dépendante du charbon, l’Allemagne paie au prix fort ses émissions de gaz à effet de serre, qui sont près de deux fois plus élevées que celles de la France. C’est donc toute l’économie, l’industrie et la société qui s’apprêtent à effectuer un virage énergétique inédit. En s’affranchissant d’un seul coup de deux des technologies qu’il estime appartenir au passé, le pays espère à nouveau pouvoir faire la course en tête dans les énergies du futur. 

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