Rafael Grossi (c), directeur de l'AIEA, visite la centrale nucléaire de Zaporijjia, dans le sud de l'Ukraine, sous contrôle russe, le 29 mars 2023

Rafael Grossi (au centre), le directeur de l'AIEA ici en visite de la centrale nucléaire de Zaporijia le 29 mars, a estimé jeudi 13 avril 2023 que l'on était "en sursis" concernant la "sûreté" de ce lieu.

afp.com/Andrey BORODULIN

C’est la plus grande centrale nucléaire d’Europe, occupée par les Russes depuis mars 2022. Le site ukrainien de Zaporijia, à proximité de laquelle deux mines ont récemment explosé, inquiète les autorités et les experts.

Publicité

Rafael Grossi, le directeur de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), a averti jeudi 13 avril que cette centrale, qui abrite six réacteurs nucléaires, continuait de dépendre d’une seule ligne électrique encore en fonctionnement. Ce qui constitue "un risque majeur pour la sûreté et la sécurité nucléaires".

Centrale de Zaporijia : "Nous sommes en sursis", avertit le chef de l’AIEA

Rafael Grossi, a estimé jeudi que l’on était "en sursis" concernant la "sûreté" de la centrale nucléaire ukrainienne de Zaporijia. "Si nous n’agissons pas pour protéger la centrale, notre chance tournera tôt ou tard, avec des conséquences potentiellement graves sur la santé humaine et l’environnement", a mis en garde Rafael Grossi dans un communiqué diffusé à Vienne, où se trouve le siège de l’AIEA.

LIRE AUSSI : Ministre ukrainien de l’Energie : "Les Russes jouent avec la sécurité de la centrale de Zaporijia"

Deux explosions de mines terrestres se sont produites à l’extérieur de la clôture entourant ce site, la première le 8 avril et une autre quatre jours plus tard, selon le communiqué. On ignore pour le moment ce qui a déclenché les explosions, a souligné Rafael Grossi, qui a rencontré la semaine dernière de hauts responsables russes à Kaliningrad (ouest de la Russie). Il s’était peu avant rendu à la centrale de Zaporijia, pour la deuxième fois depuis le début de la guerre en Ukraine. L’Agence internationale de l’énergie atomique a également noté que la situation du personnel dans cette centrale restait "complexe et difficile", y compris en raison de pénuries d’employés.

Wagner sur la liste des sanctions de l’UE pour ses activités en Ukraine

L’Union européenne (UE) a ajouté, jeudi, l’organisation paramilitaire russe Wagner sur sa liste des individus et entités sanctionnés pour "participation active à la guerre d’agression russe contre l’Ukraine". Ce groupe de mercenaires, qui combat dans l’est du territoire ukrainien pour tenter de s’emparer des villes de Bakhmout et de Soledar, avait déjà été placé en février 2023 sur une autre liste de sanctions de l’UE pour violation des droits de l’Homme et "déstabilisation" de pays en Afrique.

LIRE AUSSI : Guerre en Ukraine : "Quand la défaite de Poutine sera proche, le moment sera dangereux"

Le Conseil européen, qui représente les 27 États membres de l’Union européenne, a expliqué que la nouvelle liste de sanctions "complétait" la précédente. Wagner, a-t-il poursuivi, y a été inscrit pour "des actions sapant ou menaçant l’intégrité territoriale, la souveraineté et l’indépendance de l’Ukraine".

Le fait que cette organisation paramilitaire soit ainsi doublement sanctionnée "souligne la dimension internationale et la gravité" de ses activités, ainsi que "son impact déstabilisateur sur les pays où elle est active", a relevé le Conseil dans un communiqué.

Le parquet russe entame un examen de la vidéo de décapitation d’un soldat ukrainien

Le parquet russe a indiqué jeudi avoir entamé l’examen d’une vidéo virale montrant un individu russophone en uniforme décapiter au couteau une personne qui semble être un prisonnier de guerre ukrainien. "Afin de déterminer l’authenticité de ce contenu et tirer les conclusions (judiciaires) qui s’imposent, (la vidéo) a été transmise aux organes d’investigation pour examen", a indiqué le bureau du procureur sur sa chaîne Telegram. Cette décision est une étape préliminaire qui peut déboucher, ou non, sur l’ouverture d’une enquête criminelle.

LIRE AUSSI : Guerre en Ukraine : la flotte de chars russes à la peine

L’annonce du parquet est néanmoins inhabituelle, la Russie démentant d’ordinaire immédiatement, systématiquement et en bloc les accusations de crimes de guerre portées contre ses troupes en Ukraine, comme les exécutions sommaires de Boutcha.

Mercredi, après que Kiev a accusé des membres des forces russes de la décapitation, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, avait qualifié les images d"horribles" mais a estimé que leur "authenticité" devait encore être établie. Le Parquet russe, dans son communiqué, relève que les images semblent avoir été filmées "en été", laissant donc entendre que la scène aurait pu se dérouler en 2022.

Moscou dit bloquer les forces ukrainiennes à Bakhmout, Kiev dément

La Russie a affirmé jeudi bloquer les forces ukrainiennes dans Bakhmout et empêcher tout renfort d’y entrer, laissant entendre qu’elle était sur le point de prendre cette ville de l’est du pays, épicentre des combats depuis l’été dernier.

Dans un commentaire à l’AFP, l’armée ukrainienne a immédiatement démenti, en assurant continuer à ravitailler ses troupes dans Bakhmout et y infliger quotidiennement des "pertes folles" à l’ennemi. Le chef de Wagner, Evgueni Prigojine, dont les combattants sont en première ligne à Bakhmout, a lui indiqué qu’il était encore "prématuré" de parler d’un encerclement complet. Ville de quelque 70 000 habitants avant l’invasion, la cité est aujourd’hui presque totalement détruite.

Publicité