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Nucléaire : EDF prolonge l'arrêt du réacteur n° 2 de la centrale de Chooz

L'électricien français a prolongé de trois mois l'arrêt d'un des deux réacteurs de la centrale de Chooz (Ardennes), après y avoir repéré un défaut similaire à celui observé sur la centrale de Civaux (Vienne). Le réacteur sera arrêté jusqu'au 20 avril. Les contrôles sur le réacteur n° 1 continuent.

EDF a prolongé de trois mois l'arrêt d'un réacteur de la centrale nucléaire de Chooz (Ardennes), indiquant jeudi y avoir détecté un défaut similaire à celui d'une autre centrale à l'arrêt.
EDF a prolongé de trois mois l'arrêt d'un réacteur de la centrale nucléaire de Chooz (Ardennes), indiquant jeudi y avoir détecté un défaut similaire à celui d'une autre centrale à l'arrêt. (FRANCOIS LO PRESTI/AFP)

Par Enrique Moreira

Publié le 6 janv. 2022 à 18:46Mis à jour le 6 janv. 2022 à 19:02

Au moins trois des quatre plus gros réacteurs du parc nucléaire français ne seront pas disponibles jusqu'à la fin de l'hiver. EDF vient d'annoncer le prolongement de l'arrêt du réacteur n° 2 de la centrale de Chooz (Ardennes) jusqu'au 20 avril. Arrêté le 16 décembre dernier, il devait initialement revenir en service le 23 janvier prochain.

Cette décision fait suite à la détection de défauts similaires à ceux observés sur les deux réacteurs de la centrale de Civaux (Vienne). Ces derniers sont également à l'arrêt jusqu'au 31 mars pour l'un, et jusqu'au 30 avril pour l'autre. « Les contrôles et expertises réalisés sur les portions de tuyauterie du circuit d'injection de sécurité du réacteur n° 2 de Chooz ont permis de confirmer qu'il s'agit du même type de défauts que ceux identifiés à Civaux », a indiqué un porte-parole d'EDF à l'AFP.

10 % de capacité nucléaire en moins

Pour le réacteur numéro 2 de Chooz, « la solution de réparation est en cours d'instruction » avec l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN), précise EDF. « Les analyses des contrôles et expertises se poursuivent sur le réacteur n° 1 de Chooz », afin de vérifier si le même défaut existe, ajoute le groupe. Son redémarrage est, lui, théoriquement toujours prévu fin janvier. L'ensemble de ces réacteurs ayant été construits sur le même modèle.

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L'arrêt de ces quatre réacteurs les plus puissants du parc nucléaire, avec une capacité installée de 1.450 MW chacun, prive la France de près de 10 % de sa capacité nucléaire (61 GW) au moment où elle a le plus besoin d'électricité. C'est-à-dire en plein hiver, alors que la disponibilité du parc est déjà affectée par des retards pris sur le programme de maintenance décennale à cause de la pandémie de Covid-19.

« Il est à noter que le gestionnaire du réseau RTE avait pris en compte dans dernier rapport la non-disponibilité de ces quatre réacteurs jusqu'à la fin de l'hiver », indique-t-on chez EDF. Fin décembre, le gestionnaire a annoncé « rehausser son niveau de vigilance » quant à la tension sur l'approvisionnement en électricité cet hiver. Et ce, notamment à cause de cette mise à l'arrêt non prévue des réacteurs de Chooz et de Civaux.

Nouveaux EPR : une mise en service potentielle en 2035-2037

Aucune commande ferme n'a encore été annoncée officiellement que déjà la mise en service de nouveaux réacteurs nucléaires français serait planifié. Bérangère Abba, secrétaire d'Etat auprès de la ministre de la Transition écologique a déclaré « sans être devins, nous imaginons un calendrier de dépôt des dossiers autour de 2023 pour une mise en service en 2035-2037 », à l'occasion d'un débat avec des sénateurs sur la sûreté du nucléaire.

Emmanuel Macron avait annoncé début novembre que la France s'apprêtait à lancer la construction de réacteurs, mais il n'a depuis donné aucun détail sur ce projet. EDF, de son côté, a déjà remis à l'Etat une proposition pour construire six EPR2 pour une cinquantaine de milliards d'euros. Si toute la filière nucléaire n'a de cesse de réclamer de passer des mots aux actes, l'annonce de ces dates reste encore à confirmer. Surtout pour un sujet aussi sensible que le nucléaire et à quelques mois de la présidentielle.

Enrique Moreira avec AFP

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