À qui profitera la sortie progressive du nucléaire de la Suisse?

En approuvant à 58,2 %, par référendum, la stratégie énergétique 2050, les Suisses ont confirmé leur volonté de sortir progressivement du nucléaire décidé en 2011. Plus facile à dire qu’à faire.

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À qui profitera la sortie progressive du nucléaire de la Suisse?

La stratégie énergétique 2050, que viennent d’adopter à 58,2 % les Suisses par référendum, est ambitieuse. Elle acte une décision prise en 2011 par les Suisses : sortir progressivement du nucléaire en ne construisant plus de nouvelles centrales et en ne pas prolonger les quatre centrales existantes au-delà de leur durée de vie initiale de 50 ans. Elle fixe surtout la trajectoire de sortie avec des objectifs ambitieux en termes de consommation d'énergie et de mix énergétique. Elle fixe une réduction de la consommation de 16 % d'ici à 2020 et de 43 % d'ici à 2035, par rapport au niveau de l'an 2000. En parallèle, la puissance installée du parc d’énergies renouvelables devra augmenter drastiquement d'ici 2035. Comment ? Cela reste à définir.

Une chance pour les filières hydrogène et efficacité énergétique

"Les cinq réacteurs nucléaires suisses fournissent près de 40 % de l'électricité du pays. Ce sera un vrai défi de les remplacer d’ici 20 ans, observe Nicolas Goldberg, manager chez Colombus Consulting. D’autant que la Suisse devrait miser sur la biomasse et le stockage des énergies renouvelables via le power to gaz [utilisation de l’énergie renouvelable pour fabriquer de l’hydrogène utiliser ensuite pour faire du gaz plus facile à stocker] alors qu’elle est surtout experte en hydroélectricité." Et que certaines de ces technologies n’ont pas encore prouvé leur maturité industrielle. Les industriels de l’hydrogène, comme le français MacPhy, et de l’efficacité énergétique, comme Veolia et Dalkia, la filière d’EDF, pourraient donc être les premiers gagnants de cette décision suisse.

Une opportunité côté démantèlement

Pour la filière nucléaire, ce vote n’est pas une mauvaise surprise. "Le mauvais signal avait été donné en 2011, rappelle Nicolas Goldberg. On n’attendait pas autre chose du vote des Suisses de dimanche. Et pour la filière, le démantèlement des centrales pourra être une opportunité à saisir." Mais pour EDF, qui se pose en chef de file d’une filière européenne du démantèlement, tout n’est pas gagné. Sur les cinq réacteurs suisses en activité, seuls trois fonctionnent avec la technologie à eau pressurisée, comme pour le parc français et la centrale De Chooz A, la vitrine démantèlement d’EDF. "Les centrales suisses ont été construites avec l’américain Westinghouse", rappelle l’expert de Colombus consulting. Or, contrairement à EDF, qui n'a démantelé totalement que des réacteurs laboratoires, Westinghouse a déjà à son actif des démantèlements de bout en bout de centrales nucléaires et, en tant que constructeur, sera plus à même d’assurer la déconstruction des centrales suisses.

Quant aux deux autres réacteurs, ils utilisent la technologie à eau bouillante sur laquelle, pour l’instant EDF, n’a pas d’expertise historique. Mais la messe n’est pas dite.

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