Dans un article publié le 25 mars 2022, l’Académie des technologies s’interroge sur la sortie de la dépendance aux énergies fossiles russes.

Établissement public administratif national, l’Académie des technologies est placée sous la tutelle du ministre chargé de la recherche et sous la protection du Président de la République. Elle est composée de plus de 300 membres élus représentant la diversité des technologies.

Une interdépendance en matière d’énergie fossile

Dans son rapport, l’institution rappelle que l’Europe et la Russie vivent depuis des années dans une interdépendance en matière d’énergie fossile. L’Europe a besoin d’importer les hydrocarbures russes quand la Russie compte sur cette manne financière considérable.

Le rapport se veut critique sur la position de l’Europe en la matière, au vu de la guerre en Ukraine qui fragilise les importations depuis la Russie. Pour l’Académie des technologies, le précédent de 2014 avec l’annexion de la Crimée par les Russes aurait dû pousser les Européens à mener une réflexion globale pour sortir de cette dépendance énergétique vis-à-vis de la Russie.

Même si la stratégie européenne vise à sortir des hydrocarbures d’ici 2050, le rapport de l’Académie des technologies s’interroge sur ce qui peut être fait à court terme au vu de la situation géopolitique actuelle.

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Extrême difficulté

C’est la sobriété énergétique qui est présentée comme un préalable indispensable pour permettre la sortie rapide de notre dépendance aux énergies fossiles russes. Cela n’est pas sans rappeler la récente interview du président de la Commission de régulation de l’énergie (CRE), Jean-François Carenco qui appelait les Français à tendre vers la sobriété énergétique de façon urgente.

L’institution propose également de taxer les importations d’énergie russes ainsi que les profits des opérateurs énergétiques afin de pouvoir prendre des mesures d’aides financières à l’égard des consommateurs.

Toutefois, d’après les termes du rapport, réduire rapidement notre dépendance aux hydrocarbures russes reste tout de même « d’une extrême difficulté ».

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L’hiver prochain risque d’être difficile

Les auteurs s’interrogent ensuite sur la politique à mettre en œuvre à moyen terme telles qu’augmenter le prix du CO2, accélérer les économies d’énergie carbonée ou encore adapter le parc de production d’électricité décarbonée (énergies renouvelables et nucléaire).

En tout état de cause, le rapport conclut en disant qu’il convient de prendre rapidement des mesures au niveau politique, pour se préparer au mieux à l’hiver prochain qui risque d’être difficile.

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