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Politique

Les écologistes en quête de visibilité

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Le secrétaire national d'Europe Ecologie Les Verts Julien Bayou à Paris, le 19 juin 2022
Le secrétaire national d'Europe Ecologie Les Verts Julien Bayou à Paris, le 19 juin 2022
AFP - BERTRAND GUAY

Les écologistes d'Europe Ecologie Les Verts préparent leur prochain congrès prévu en novembre, où l'attachement à la Nupes sera au coeur des débats, dans un contexte difficile où les nouveaux députés tentent de trouver de la visibilité au sein de la nouvelle alliance de gauche.

Après les législatives, qui ont vu les écologistes remporter 23 sièges, les nouveaux députés semblent un peu "invisibilisés" au sein de la Nupes, constate pour l'AFP le porte-parole d'EELV, Alain Coulombel.

"Des adhérents nous disent +on ne vous entend plus+", notamment face aux 75 députés de La France insoumise, dit-il.

"Notre équipe est dans une phase d'installation et de recrutement de ses collaborateurs, puisque nous n'avions pas de groupe à l'Assemblée auparavant", contrairement aux autres partis, justifie-t-il.

"Les Verts, je les vois pas, c'est plus dur pour eux d'exister dans la séquence", reconnaît auprès de l'AFP un député PS, tandis qu'une députée insoumise juge que son groupe "est un peu plus coordonné" que les écologistes, qui ont "une culture plus individualiste".

"Mais en dehors de LFI, personne n'est visible", répond la députée EELV Sandra Régol, qui n'a "pas l'impression" que le parti "s'en tire si mal que ça".

Pour l'euro-député David Cormand, "c'est de l'écume". "Nous sommes la seule force à avoir gagné un groupe, et nous avons le groupe le plus important que l'écologie ait jamais eu en France. Donc on peut nous laisser deux mois pour s'installer", dit-il à l'AFP, sans forcément "se mêler à la surenchère vocale".

"Un mandat ça dure 5 ans" ajoute le député EELV Charles Fournier, pour qui "on aurait sans doute pu anticiper mieux" mais "à la rentrée on sera plus visible".

Le parti est aussi confronté à une querelle interne concernant le maintien à la tête du parti de Julien Bayou, alors que son élection comme député aurait dû l'obliger à quitter ses fonctions, estiment ses détracteurs, s'appuyant sur le règlement intérieur du parti.

La numéro 2 Sandra Régol est également dans le viseur, alors que deux autres députés, Eva Sas et Jérémie Iordanoff ont quitté leurs fonctions exécutives après leur élection.

"Le centre de gravité du mouvement ne peut pas se déplacer à l'Assemblée", plaide Alain Coulombel.

- Polémique "ridicule" -

Cyrielle Chatelain devant l'Assemblée nationale à Paris, le 21 juin 2022 (AFP/Archives - JULIEN DE ROSA)
Cyrielle Chatelain devant l'Assemblée nationale à Paris, le 21 juin 2022 (AFP/Archives - JULIEN DE ROSA)

"Le fait qu'il y ait des places en jeu, ça fait tourner la tête à certaines personnes", répond à l'AFP Sandra Régol, qui a finalement quitté son poste de vice-présidente - mais reste au bureau exécutif -, face à cette polémique "ridicule".

"Il reste une dizaine de semaines avant le congrès. Avec Julien Bayou, on essaye de +tuiler+, pour que le parti reste le plus stable possible", défend-t-elle.

Prévu en novembre, le Congrès permettra donc de désigner une nouvelle direction. Personne n'est encore officiellement déclaré mais tous s'accordent pour dire que Marine Tondelier, élue d'opposition à Hénin-Beaumont, sera candidate à la tête du mouvement.

"Si elle décidait de l'être je la soutiendrai", explique David Cormand. "Elle est la plus prête et garante d'une ligne qui affirme l'écologie comme paradigme politique à part entière, tout en assumant des coalitions électorales".

"Elle est très enthousiaste et elle a la capacité de rassembler", note aussi Charles Fournier.

Au coeur de cette élection se jouera plus largement le rapport du mouvement à la Nupes.

"Chez nous, il y a une graduation de ce que chacun pense de la Nupes", analyse Charles Fournier, entre "ceux qui considèrent que l'écologie n'est pas soluble dans la gauche, et donc dans la Nupes", ceux clairement plus "unioniste à gauche", dont il fait partie, et les partisans d'une ligne intermédiaire, dont fait partie Marine Tondelier.

"Elle affirme clairement une ligne écologiste, mais pas de repli identitaire", explique David Cormand.

De toute façon, "plus aucun ne pourra défendre l'idée qu'il faut rompre avec la Nupes", estime Alain Coulombel.

Pour David Cormand, "la question qu'il va falloir trancher, c'est +qu'est-ce qui se passe aux élections européennes? que ceux qui souhaitent une liste commune (avec les autres partis de gauche) le disent clairement", ajoute l'eurodéputé, qui juge que "ce serait absurde".

En attendant le congrès, les journées d'été fin août à Grenoble seront l'occasion de clarifier les lignes et les candidatures. Et de faire aussi le bilan de la présidentielle.

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