A l'occasion du cinquième anniversaire de l'accord de Paris, les engagements pour le climat se multiplient. Les Vingt-Sept ont ainsi conclu ce vendredi matin, à l'issue d'une nuit de négociations, un accord pour réduire d'"au moins 55%" leurs émissions de gaz à effet de serre d'ici 2030 par rapport au niveau de 1990, contre un objectif précédent de 40%.
Les chefs d'Etat et de gouvernement ont adopté "une proposition ambitieuse pour un nouvel objectif climatique", s'est félicitée sur Twitter la présidente de la Commission Ursula von der Leyen.
La Pologne soucieuse des aides financières
L'accord a été bloqué de longues heures par la Pologne, très dépendante du charbon et soucieuse d'obtenir des garanties sur des aides financières en échange du verdissement de son économie.
Le Royaume-Uni, qui organise demain un sommet climat avec les Nations unies, a lui aussi revu ses ambitions climatiques à la hausse. Le 4 décembre dernier, il s'est ainsi fixé pour objectif de réduire de 68% ses émissions de gaz à effet de serre d'ici à 2030. Le précédent s'élevait à 53%, fixé par rapport au niveau d'émissions de 1990.
"L'accord de Paris a été bien conçu", expliquait dans une précédente interview Corinne Le Quéré. Il comporte en effet une clause qui impose aux parties de renforcer leur engagement tous les cinq ans. Les pays doivent donc revenir avec un plan climat plus ambitieux que le précédent. C'est ce qu'on appelle les 'contributions déterminées au niveau national'"
Chute record, mais contrainte, des émissions de CO2 en 2020
En 2019, les émissions de CO2 ont atteint le niveau record de 59,1 gigatonnes, soit une hausse de 2,6%, selon le dernier rapport des Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE) publié mercredi dernier. Cette hausse tient notamment à la multiplication des feux de forêt.
A l'inverse, en 2020, les émissions de CO2 d'origine fossile ont connu une baisse record de 7%, selon le bilan annuel du Global carbon project, publié ce vendredi. Une chute directement liée aux mesures de confinement prises contre l'épidémie de Covid-19.
"Cette baisse est contrainte. Ce n'est, en rien, une baisse structurelle. Nous avons toujours les mêmes infrastructures, les mêmes voitures polluantes. Nous les avons simplement moins utilisées", alertait toutefois, Corinne Le Quéré.
(Avec AFP)
Sujets les + commentés