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Le nucléaire russe, l’autre dépendance énergétique européenne

C’est un des rares secteurs de l’économie russe à ne pas être concerné par les sanctions, car l’industrie russe du nucléaire est indispensable pour faire tourner les centrales de nombreux dans l’est de l’UE.

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Publié le 29 novembre 2022 à 04h00, modifié le 29 novembre 2022 à 15h05

Temps de Lecture 8 min.

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Vue du réacteur numéro 4 de la centrale nucléaire de Paks (Hongrie), le 25 juin 2019.

Gaz, pétrole, charbon. La guerre en Ukraine, en provoquant une crise énergétique d’ampleur inédite, a clairement exposé les liens des pays européens avec le secteur des hydrocarbures russes. Mais une autre dépendance a jusqu’ici été très peu évoquée : dans l’est de l’Union européenne (UE) notamment, des Etats comptent sur l’industrie nucléaire russe pour faire tourner leurs centrales et produire jusqu’à la moitié de l’électricité dont ils ont besoin.

Alors que le géant de l’atome Rosatom est un réel instrument d’influence pour le pouvoir de Vladimir Poutine, qu’il est chargé des armes nucléaires du pays et impliqué dans l’occupation de la centrale de Zaporijia en Ukraine, ce secteur a jusqu’ici été épargné par les sanctions. Un statu quo qui ne devrait pas empêcher le marché de se restructurer au moins en partie, en bénéficiant au passage à des acteurs français.

Rosatom, champion toutes catégories

Un chiffre illustre le poids de la Russie dans l’industrie nucléaire : sur quelque 440 réacteurs en opération à travers le monde, 80 sont de conception russe, soit de type VVER. Au cours des dernières décennies, le pays a exporté plus d’unités que n’importe quel autre acteur.

L’UE en compte dix-huit sur une centaine en activité, notamment dans les pays de l’ex-bloc soviétique. En Bulgarie, par exemple, les deux réacteurs russes fournissent un tiers de l’électricité du pays. En République tchèque, les six unités sont à l’origine de près de 37 % de la production tandis qu’en Hongrie les quatre réacteurs en produisent près de la moitié.

Moscou continue par ailleurs de dominer le marché international. Selon le World Nuclear Industry Status Report, sur les cinquante-trois réacteurs en cours de construction à la mi-2022, vingt l’étaient par le groupe Rosatom, dont dix-sept hors de Russie. Seules la France et la Corée du Sud construisent également des réacteurs (deux chacun) hors de leurs frontières.

Avec plus de 300 entreprises, 275 000 employés et des partenariats commerciaux signés avec plus de cinquante pays, l’Agence fédérale de l’énergie atomique Rosatom est un mastodonte. Impliquée dans la quasi-totalité des pays nucléarisés, elle a été créée officiellement, en 2007, par le président russe. « Vladimir Poutine a réuni cette année-là les activités nucléaires du secteur public et du secteur privé, raconte Mark Hibbs, spécialiste de la politique nucléaire au Carnegie Endowment for International Peace. Il a centralisé l’ensemble de l’industrie, y compris le nucléaire militaire, au sein d’une seule organisation placée directement sous ses ordres. »

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