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EDF met fin au projet Ecocombust à la centrale de Cordemais

Après cinq ans d'essais, EDF annonce l'abandon du projet Ecocombust à la centrale de Cordemais. Ce projet aurait permis de remplacer le charbon par de la biomasse mais les conditions technico-économiques ne semblaient plus réunies.

Energie  |    |  F. Roussel
EDF met fin au projet Ecocombust à la centrale de Cordemais
Actu-Environnement le Mensuel N°416
Cet article a été publié dans Actu-Environnement le Mensuel N°416
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La direction d'EDF annonce ce jeudi 8 juillet l'abandon du projet Ecocombust à la centrale à charbon de Cordemais (Loire-Atlantique). L'idée était de substituer au charbon, émetteur de CO2 fossile, un combustible fabriqué à partir de biomasse, émetteur de CO2 non fossile.

Selon EDF, les conditions de la poursuite du projet ne sont pas réunies : « Deux raisons principales ont conduit à cette décision : le coût du projet qui ne permettrait pas de garantir un prix attractif du produit final et le retrait récent du partenaire industriel qui était à nos côtés. »

Cinq ans de recherche et d'essai

Le projet présenté par EDF répondait à l'arrêt en 2022 des centrales fonctionnant uniquement au charbon. Il comportait deux volets. Le premier était la création, en 2021-2022, d'une unité de fabrication de « black pellets », des granulés obtenus à partir de déchets de bois, principalement de déchets de meubles. L'unité devait produire 160 000 tonnes de pellets par an pendant 15 ans, pour un investissement estimé à 50-60 millions d'euros.

Le second volet était la modification des deux tranches de la centrale et la réduction de leur puissance de 600 à 530 mégawatts (MW). Elles devaient fonctionner jusqu'en 2026, à raison de 400 h par an pour chacune d'elles, à partir d'un mélange composé de 80 % de pellets et 20 % de charbon. L'investissement représentait un peu moins de 10 millions d'euros par tranche.

Un investissement devenu trop risqué pour EDF : « Le caractère très innovant et le manque de retour d'expérience sur ce type de produit, ainsi que l'envolée récente des prix des matières premières, ont pénalisé l'économie du projet », explique l'énergéticien. De plus, le partenaire avec lequel EDF avait ouvert les discussions concernant le traitement des effluents de l'usine de production de granulés [Suez] a décidé de se retirer du projet. Ce retrait entraînant un retard dans la date de mise en service industrielle à 2024, la centrale de Cordemais n'aurait pas pu produire de l'électricité via un combustible alternatif au charbon sur la période 2022/2024. »

Colère à la CGT

Très investie sur ce projet dès l'origine, la CGT ne cache pas sa colère :  « EDF reconnaît la pertinence technique et environnementale du projet Ecocombust mais justifie son renoncement par des critères purement financiers… et donc la centrale de Cordemais va poursuivre sa production électrique 100 % charbon jusqu'à 2026, sans aucune perspective de transition écologique ! », regrette le syndicat qui y voit une décision contraire à l'urgence climatique : « Ecocombust est un projet permettant d'éviter 400 000 tonnes de CO2 annuellement dès demain », argumente-t-il. Le syndicat interpelle l'État et EDF sur leur ambition climatique : « Les engagements d'EDF ne seraient donc en réalité que du blabla ? La transition énergétique est un sujet politique : l'État doit prendre position ».

EDF signale que cette décision « n'a pas d'impact sur l'emploi de la centrale de Cordemais.» En effet, pour conserver le niveau de sécurité d'approvisionnement de la région, le Gouvernement prévoit un fonctionnement limité de la centrale mais pas sa fermeture. Seule la mise en service du réacteur EPR de Flamanville changerait la donne.

Des doutes sur la pertinence du projet

À l'essai depuis plusieurs mois, le projet n'avait pas encore fait la démonstration de sa pertinence écologique. En septembre 2020, l'Autorité environnementale (Ae) soulevait les incertitudes qui entouraient les impacts de la fabrication des pellets, le procédé retenu étant encore en développement. Elle souhaitait que soient mieux connues les caractéristiques des effluents liquides et gazeux, les dispositifs de traitement et les quantités d'effluents qui auraient été rejetées ou gérées sous forme de déchets solides et de boues.

C'était aussi le cas des émissions de gaz à effet de serre (GES) qui étaient évaluées dans la phase exploitation du projet à 149 500 tonnes de CO2 par an. Mais cette quantité laissait de côté de nombreuses sources : l'approvisionnement par camion de l'usine de fabrication des pellets, les émissions liées au fonctionnement de cette usine (qui comporte cinq chaudières au gaz, d'une puissance totale de 33 MW), ou encore les éventuelles émissions induites par la soustraction des bois-déchets de leur chaîne actuelle de valorisation énergétique. Plus globalement, l'Ae considérait comme « nécessaire de publier un bilan environnemental complet après une durée suffisante de fonctionnement », ainsi que la publication des rejets mesurés à la mise en service d'Ecocombust.

Réactions8 réactions à cet article

Marrant ces gens de la Cégété anti-finances qui font en quelque sorte la synthèse avec nombre d'écolos anti-système (il faut changer radicalement le mode de vie... des autres mais pas le mien parce que je suis exemplaire, la preuve, j'achète "bio")
Ils sont anti-finance mais n'ont à la bouche que "taxer" ou "faire payer" (encore) les autres.

Albatros | 09 juillet 2021 à 11h58 Signaler un contenu inapproprié

"Elles devaient fonctionner jusqu'en 2026, à raison de 400 h par an pour chacune d'elles,"
Y A T'IL UNE COQUILLE?

ouragan | 09 juillet 2021 à 22h09 Signaler un contenu inapproprié

Reste une simple question, quel est l'intérêt d'utiliser des pellets plutôt que du brf qui est produit en ligne directe de la forêt au camion.
A moins que l'usine de pellets surproduise et le vend aux habitants de la région.

pemmore | 09 juillet 2021 à 23h45 Signaler un contenu inapproprié

En juillet 2017 Nicolas Hulot devant l'assemblée Nationale, et Mme D. Batho médusée : Non ! Problème de rendement env. 33 %, , et problèmes environnementaux (pollution de la Loire à cause des traitements sur les déchets bois pour convertir en pellets, ET pollutions de l'air à cause de la combustion des pellets : HAP, COV , dioxines .. les fumées n'étant pas mieux filtrées que celles du charbon). Le CNDP de Mme C. Jouanno n'avait pas pu se trouver un garant en 2019. C'était aventureux du point de vue technique, économique, et même problématique de trouver 300 000 tonnes de déchets bois / an sur 1/ 3 de la France par transports 100 % camions. Comme projet innovant, on a trouvé beaucoup mieux.

J Cl M 44 | 11 juillet 2021 à 21h47 Signaler un contenu inapproprié

C'est vrai que chercher 300000 tonnes de bois en bord de mer dans une partie la moins boisée des pays de loire, c'est un peu limite, à moins de faire venir par la mer.
Ils ont peut être rêvé de récupérer le bois des haies, pas de chance ce pays de bocage disparait à marche forcée avant les premières amendes pour destruction de haies puis la disparition progressive de l'élevage au pré qui va s'accélérer avec l'arrivée du loup (1 chèvre égorgée en Vendée), la haie typique du pays fait partie du passé.
Son bois aussi.

pemmore | 13 juillet 2021 à 15h49 Signaler un contenu inapproprié

Essais de réponse à
Ouragan : oui 400 h, pas violent !
Les centrales thermiques charbon d'Allemagne fonctionnent bien plus longtemps pour pallier à "notre déficit en électricité". Comprendra qui voudra ! L'Allemagne se donne jusqu à 2038 pour la fin du charbon
Pemmore : Brûler du bois permet à EDF de dire qu'il n'y a pas de production de CO2, réduction drastique de pollution.
Transformer les déchets bois en pellets aurait permis, selon EDF SA, de continuer après 2026 à fabriquer ces pellets pour les commercialiser. Mais, à ma connaissance, il n'a pas été présenté d'étude économique. En 2019, lors des réunions EDF avec FNE et Virage Energie Climat, EDF n'avait pas répondu à toutes les questions, et même s'il y avait des personnalités politiques très favorables à ce projet, personne n'a voulu jouer les Davy Croquettes et se porter garant pour le débat au CNDP.
https://www.doctrine.fr/d/CNDP/2019/JORFTEXT000039185049
Il était noté dans la plaquette ECOCOMBUST, réduction de pollution en CO2 d'un facteur 50.
/ 5 car la centrale aurait fonctionné 5 fois moins ( passage de 2 000 h à 400 h ) interdit de se gondoler .. pareil pour l'innovation à brûler du bois
et / 10 pour la combustion du bois considérée dans le projet écocombust comme neutre en CO2, Bois remplaçant du ( forcément vilain ) charbon
Même l'ademe a modifié ses louanges à brûler le bois, la combustion du bois n'est même plus présentée comme neutre en CO2. Et encore moins si transports par camions

J Cl M 44 | 13 juillet 2021 à 20h07 Signaler un contenu inapproprié

Chauffer ou produire de l'énergie cinétique, le bois est un produit cohérent, dans nos régions en fin de compte ne manquant pas d'eau pour sa régénération, forêts et taillis reviennent éternellement donc fonction circulaire, 0 c02, et si ça arrive par camion, l'énergie utilisée est à décompter du rendement total qui sera surement positif.

pemmore | 15 juillet 2021 à 18h13 Signaler un contenu inapproprié

L'argument du carbone pour le climat était la dernière trouvaille de l'administration française pour continuer à cacher la vérité ... une fuite en avant totalement irresponsable qui a ruiné la France pour plusieurs générations ! les responsables sont tellement nombreux qu'ils ne seront jamais jugés ... responsables mais pas coupables, on connait bien la formule !

laurent | 16 janvier 2022 à 09h59 Signaler un contenu inapproprié

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