Problème de corrosion dans le nucléaire français : l’ASN attend des expertises cruciales d’ici «courant mai»

Pour l’heure, le groupe EDF a identifié des phénomènes de corrosion sur des systèmes de sécurité de cinq réacteurs parmi les 56 du parc français.

La centrale nucléaire de Penly, dans l'ouest de la France, également concernée par un problème de corrosion. AFP/Charly Triballeau.
La centrale nucléaire de Penly, dans l'ouest de la France, également concernée par un problème de corrosion. AFP/Charly Triballeau.

    Combien de réacteurs sont touchés par ce phénomène de corrosion ? L’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) disposera « courant mai » du résultat d’expertises permettant de conclure ou non à un problème de corrosion sur un réacteur d’EDF appartenant à la famille la plus répandue dans le parc français, a-t-elle indiqué mercredi.

    EDF a identifié pour l’instant ces phénomènes sur des systèmes de sécurité de cinq réacteurs parmi les 56 du parc. Ces problèmes ont conduit à des arrêts prolongés et des tensions sur l’approvisionnement électrique de la France.



    Ce phénomène est à ce stade avéré dans les familles de réacteurs les plus puissants et les plus récents du parc (1 450 et 1 300 mégawatts), qui sont aussi moins nombreux. Si le défaut était confirmé sur un réacteur de 900 MW, ce serait donc l’ensemble des familles du parc français qui serait atteint.

    Le groupe a indiqué la semaine dernière avoir relevé des « indications » de problèmes sur d’autres réacteurs, dont celui de Chinon B3 en Indre-et-Loire. Or, ce dernier est un réacteur de 900 MW, catégorie la plus importante du parc français (32 réacteurs) et qui avait jusqu’à présent été épargnée.

    Des contrôles jusqu’en 2024

    Ces indications font suite à des contrôles par ultrasons sur des portions de tuyauterie, qui devront être confirmées par des examens physiques. « À ce stade, il n’est pas possible de déterminer l’origine de cette indication, en particulier si elle correspond à un défaut », a précisé l’ASN.

    « La partie de tuyauterie concernée va donc être déposée afin de procéder à des expertises en laboratoire. Ces expertises, dont le résultat est attendu courant mai, permettront d’en déterminer l’origine et de se prononcer sur la présence de corrosion sous contrainte », a-t-on indiqué. EDF a déjà prévu de contrôler l’ensemble du parc français au fil d’arrêts programmés qui s’étalent jusqu’en 2024.

    Le président Emmanuel Macron, en campagne pour un second mandat, a annoncé vouloir que la France lance un nouveau programme de construction de réacteurs nucléaires. Elle n’en construit pour l’instant qu’un seul de nouvelle génération, l’EPR de Flamanville (Manche), qui a connu de nombreux retards.