Tribune. Lancer un nouveau programme nucléaire d’excellence : tel est le défi auquel est confrontée la France pour maintenir son indépendance énergétique, délivrer le meilleur service aux Français et tenir ses engagements en matière de lutte contre le réchauffement climatique.
En 1974, en réponse à l’embargo pétrolier, notre pays a lancé, financé et réalisé un vaste programme de construction de centrales nucléaires pour assurer son indépendance énergétique. En vingt-cinq ans, cinquante-huit réacteurs ont été bâtis et sont opérés aujourd’hui de façon sûre et compétitive.
La France et les Français s’en trouvent bien. Ils bénéficient de leur indépendance énergétique, d’une électricité abondante, parmi les moins chères d’Europe, produite avec très peu d’émissions de gaz à effet de serre (GES), d’une sûreté assurée sous le contrôle d’une autorité indépendante, l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), d’une gestion responsable de la difficile question des déchets radioactifs.
Aujourd’hui, l’urgence climatique s’est ajoutée à l’impératif de l’indépendance énergétique. L’Union européenne s’est dotée d’objectifs précis de réduction des émissions de GES et les Etats membres ont mis en place des subventions pour développer rapidement l’électricité solaire et éolienne. Mais les trajectoires présentées à la COP21, à Paris, en 2015, n’ont pas été respectées et, en 2018, les émissions de GES se sont mêmes envolées. L’objectif de limiter à 2° C l’augmentation de la température de la planète en 2050 est fortement menacé. Cela illustre l’urgence de faire disparaître les productions d’électricité à partir de charbon, de fioul et, dans une moindre mesure, de gaz – les plus fortes émettrices en GES.
Un mix favorable au climat
L’électricité produite en France dégage plus de cinq fois moins de GES que la moyenne européenne, grâce à un mix énergétique qui repose sur 71 % de nucléaire et 21 % de renouvelables. Dans le futur, il faut maintenir ce type de mix avec, comme cela est prévu dans la programmation pluriannuelle de l’énergie, une baisse de la part du premier à 50 % en 2035 et une augmentation de celle des secondes.
Cette association d’énergies renouvelables, intermittentes par nature, avec une source d’électricité décarbonée programmable, le nucléaire, permettra de sécuriser le réseau électrique tout en préservant les objectifs environnementaux.
Favorable au climat, un tel mix est aussi économiquement cohérent. Le coût de l’électricité issue des réacteurs nucléaires existants est compétitif par rapport à celui des renouvelables si l’on prend en compte, pour la première, les provisions pour déconstruction des réacteurs et le traitement du combustible usé et, pour les secondes, les coûts induits par leur intermittence.
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