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Déchets nucléaires : un dossier de 10 000 pages pour convaincre de la sûreté du site d’enfouissement de Cigéo

L’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs a déposé une demande d’autorisation de création qui ouvre la voie à une phase d’instruction de plusieurs années.

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Publié le 17 janvier 2023 à 18h59, modifié le 18 janvier 2023 à 09h16

Temps de Lecture 3 min.

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Le site d’enfouissement de déchets nucléaires appelé Cigéo, exploité par l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra), à Bure (Meuse), en octobre 2020.

C’est une étape majeure en vue du possible enfouissement sous terre dans l’est de la France, à un horizon encore lointain, des déchets nucléaires les plus dangereux. L’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra) a annoncé, mardi 17 janvier, avoir officiellement transmis lundi au ministère de la transition énergétique sa demande d’autorisation de création (DAC) du centre de stockage géologique profond Cigéo. Ce dossier, lourd de 10 000 pages, ouvre la voie à plusieurs années d’instruction qui pourraient déboucher sur un feu vert des autorités à la construction des infrastructures, sur un terrain situé à la limite des départements de la Meuse et de la Haute-Marne.

« Cette demande d’autorisation de création est l’aboutissement de trente années d’études et de recherche et de vingt ans de travaux dans le laboratoire souterrain [construit sur le site], et elle intervient après trois débats publics et trois lois sur le sujet, a souligné Pierre-Marie Abadie, le directeur général de l’Andra. Le projet a atteint une phase de maturité. »

Lancé en 1991, Cigéo a pour objectif de stocker, sous 500 mètres de couches argileuses, 83 000 m3 de déchets nucléaires dits de « moyenne activité à vie longue » et de « haute activité », ces derniers étant les plus radioactifs. Plus de la moitié de ces déchets a déjà été produite et est actuellement entreposée de façon temporaire, notamment dans des installations d’Orano (ex-Areva) à La Hague (Manche).

Dispositions « multiples, variées et redondantes »

Mandatée pour piloter la phase d’instruction technique, l’Autorité de sûreté nucléaire aura un rôle crucial. Incendies, séismes, inondations, températures extrêmes, perte d’alimentation électrique… Elle devra, en s’appuyant sur l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire ainsi que sur des groupes d’experts, évaluer la façon dont l’Andra entend garantir la sûreté du centre d’enfouissement au cours de sa phase d’exploitation, mais aussi après sa fermeture. Le site a en effet vocation à être entièrement scellé au bout de cent-vingt ans, la couche géologique devant alors faire office de barrière naturelle alors que certains déchets resteront radioactifs jusqu’à des centaines de milliers d’années.

« Les chutes de colis de déchets pourraient entraîner des rejets de radioactivité, détaille par exemple Frédéric Plas, le directeur du projet Cigéo à l’Andra. La première disposition pour faire face à ce risque est liée au conditionnement de ces colis, qui seront placés dans des conteneurs en béton épais ou en acier. Ils ne seront aussi soulevés que de quelques dizaines de centimètres », par exemple au moment d’être introduits dans les alvéoles situées dans les tunnels. De telles dispositions « multiples, variées et redondantes », décrites dans la DAC, doivent permettre de limiter l’ensemble des risques et de garantir que même en cas d’accident sévère, les conséquences « resteraient très limitées et ne nécessiteraient pas de mesures de protection du public ».

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