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Portrait

Qui est Luc Rémont, le patron qui doit remettre en état EDF

A la différence de ses prédécesseurs Henri Proglio ou encore Jean-Bernard Lévy, il n'a pas piloté de grande entreprise avant de se voir propulsé à la tête d'EDF. Portrait.

Fidèle à Bercy, Luc Rémont aura travaillé avec tous les ministres de l'Economie du second quinquennat de Jacques Chirac.
Fidèle à Bercy, Luc Rémont aura travaillé avec tous les ministres de l'Economie du second quinquennat de Jacques Chirac. (Schneider Electric)

Par Sharon Wajsbrot

Publié le 29 sept. 2022 à 12:16Mis à jour le 16 févr. 2023 à 15:52

Qui est ce Polytechnicien qui veut relever l'immense défi de remettre EDF sur les rails ? Si beaucoup se posent la question, c'est parce que Luc Rémont, 53 ans, est peu connu du grand public. A la différence de ses prédécesseurs Henri Proglio ou encore Jean-Bernard Lévy, il n'a pas piloté de grande entreprise avant de se voir propulsé à la tête d'EDF .

Luc Rémont est en revanche très bien identifié dans la sphère publique. Il a démarré sa carrière en 1993 à la Direction générale de l'armement, avant de rejoindre le Trésor puis les cabinets de Francis Mer, Nicolas Sarkozy, Hervé Gaymard et Thierry Breton. Au Trésor, il a même été le bref supérieur du tout-puissant secrétaire général de l'Elysée, Alexis Kohler, en tant que chef de bureau transport et urbanisme.

Fidèle à Bercy, Luc Rémont aura travaillé avec tous les ministres de l'Economie du second quinquennat de Jacques Chirac avant de rejoindre le privé. D'abord en tant que banquier chez Bank of America Merrill Lynch en 2007 puis dans l'industrie chez Schneider Electric à partir de 2014.

Plafond à 450.000 euros

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Ironie de l'histoire à Bercy, il a notamment participé au pilotage des privatisations d'ADP, d'Areva et… d'EDF dont il doit désormais conduire le retour à 100 % dans les mains de l'Etat.

Militaire de réserve, père de quatre enfants, Luc Rémont est réputé pour son sens de l'intérêt général. « Pour lui, l'idée de servir son pays est sûrement supérieure à beaucoup d'autres ambitions », souligne Gilles Vermot Desroches, directeur du développement durable chez Schneider Electric. De fait, chez EDF son salaire risque d'en prendre un coup puisque si le gouvernement a un temps envisagé de faire sauter le plafond de rémunération de 450.000 euros chez EDF, il s'est finalement ravisé.

« Sa première activité dans sa vie professionnelle est d'avoir participé à l'équipe de France qui a négocié le protocole de Kyoto avec Laurence Tubiana et Dominique Voynet », rappelle ce dernier, qui y voit un clin d'oeil à la mission immense qui vient de lui être confiée : engager EDF dans le renouvellement de son parc de réacteurs nucléaires pour assurer à l'Hexagone un futur énergétique souverain et sobre en émissions de CO2.

Chez Schneider, Luc Rémont était d'abord chargé des activités France du groupe avant de se voir confier les opérations internationales. Il a notamment piloté l'intégration des acquisitions du géant des systèmes électriques en Inde, désormais l'un des principaux marchés du groupe. « Il a une vision très large des transformations des systèmes électriques dans les différents pays du monde », indique un ancien camarade de Polytechnique.

Gant de velours

Réputé humble, discret, surtout pas « bling bling », on lui reconnaît aussi « une grande efficacité et une résilience à toute épreuve ». « Il a une bonne analyse des situations, il est solide et fiable », estime Odile Renaud-Basso, la présidente de la BERD qui l'a connu au Trésor.

C'est quelqu'un d'affable, un vrai gant de velours qui sait créer des consensus

Antoine de Fleurieu Délégué Général du Gimélec

« C'est quelqu'un d'affable, un vrai gant de velours qui sait créer des consensus », ajoute Antoine de Fleurieu, délégué Général du Gimélec, le syndicat professionnel de la filière électronumérique que Luc Rémont a présidé de 2015 à 2018. Un atout indispensable pour se frayer un chemin entre les injonctions contradictoires des multiples tutelles d'EDF au sein de l'Etat.

Chez EDF, sa capacité de dialogue sera essentielle pour espérer remobiliser les troupes et les syndicats, en colère contre l'Etat. « Ce n'est pas un industriel et il ne connaît pas l'entreprise. Il n'est pas attendu les bras ouverts », met en garde Philippe Page le Mérour, le secrétaire du comité social et économique central d'EDF (CGT). Il n'y aura pas de période de grâce. 

VIDEO. 3 choses à savoir sur la nationalisation à 100 % d'EDF

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Sharon Wajsbrot @Sharonwaj

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