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La France face au fardeau des déchets nucléaires

Dans l’Aube, deux centres de stockage accueillent 90 % des résidus radioactifs produits chaque année dans l’Hexagone. L’un approche de la saturation, et pour certains déchets il n’existe pas encore de solution.

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Publié le 08 mars 2019 à 06h31, modifié le 08 mars 2019 à 07h19

Temps de Lecture 5 min.

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Alvéole de stockage pour les déchets nucléaires en cours de remplissage le 18 janvier à Morvilliers (Aube).

Un glacis de givre recouvre la campagne, comme un grand linceul. Au milieu d’une forêt épaisse, une esplanade dénudée, clôturée de grilles. Ici, au centre de stockage de l’Aube de l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra), sur la petite commune de Soulaines-Dhuys, sont ensevelis les résidus de faible et moyenne activité issus de l’exploitation des installations nucléaires françaises. Ils sont appelés « à vie courte » dans le jargon de la filière, mais resteront tout de même radioactifs pendant plusieurs siècles.

Dans cette enclave au strict ordonnancement, où toutes les opérations obéissent à des procédures bien rodées, les polémiques entourant les déchets radioactifs, objet du premier grand débat national qui leur sera consacré entre avril et septembre, semblent d’un autre monde.

Ici, ainsi que sur le site voisin de Morvilliers, sont pourtant stockés 90 % des déchets radioactifs produits chaque année dans l’Hexagone. Chaque jour, six camions déchargent leur lot de matériel contaminé – outils, combinaisons, gants, chaussures… – provenant des réacteurs d’EDF, des centres de recherche du Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA) et des usines d’Orano (ex-Areva).

Tous sont déjà conditionnés dans des fûts métalliques ou des coques en béton. A leur arrivée, ils sont identifiés par un code-barres gardant la trace de leur contenu, de leur provenance et de leur localisation sur le site. Ils sont ensuite empilés, par strates, dans de gros cubes de béton armé, de 25 mètres de côté et de 8 mètres de hauteur, aux murs épais de près d’un demi-mètre. Une fois remplis, ces silos sont obturés par une dalle de béton qui, à terme, sera elle-même recouverte d’une couche d’argile végétalisée.

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« Protéger les hommes et l’environnement »

Quelque 140 casemates, alignées au cordeau, occupent déjà le site de 95 hectares, prévu pour en accueillir 420 à l’horizon 2060 ou 2070. Le centre abritera alors 1 million de mètres cubes (m3) de déchets – sa capacité maximale –, trois fois plus qu’aujourd’hui. Pendant trois cents ans encore, le temps que la radioactivité décroisse suffisamment pour écarter tout risque, il devra rester sous surveillance. Pour l’heure, indique l’Andra, plus de 10 000 analyses sont effectuées chaque année pour vérifier l’absence de contamination de l’air, de la faune, de la flore et des eaux souterraines, un réseau de galeries courant aussi en sous-sol pour recueillir les eaux d’infiltration.

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