Dans la production nucléaire, EDF a limité les dégâts en 2020 mais 2021 s'annonce tendue
Le 4 janvier 2020, EDF a communiqué sa production d’électricité nucléaire en France en 2020. Une production bien en deçà des objectifs initiaux. Mais cela a failli être bien pire.
Le premier communiqué d’EDF de 2021, envoyé le 4 janvier, ne contient qu’une seule phrase. "Le groupe EDF confirme que sa production d’origine nucléaire en France a atteint un niveau très légèrement supérieur à 335 TWh en 2020", indique l’électricien national. Ce résultat, sans être bon, montre qu’EDF a su limiter les dégâts causés par la crise sanitaire.
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-12% comparé à 2019
Certes, 335 TWh c’est 12 % de moins que la production de 2019, qui s’élevait à 379,5 TWh. Et c’est encore très loin du potentiel de production des 56 réacteurs nucléaires d’EDF en France, qui devraient pouvoir produire autour de 400 TWh par an. Après une année 2017 horrible, en 2018 EDF avait pu produire 393,2 TWh. Mais c’était avec Fessenheim (Haut-Rhin) et avant les arrêts longs des réacteurs 1 et 2 de Flamanville (Manche) en 2019-2020. Sans parler des mouvements de grève à l’automne contre le projet Hercule de réorganisation d’EDF.
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Loin du potentiel théorique
Le résultat de 2020 montre qu’EDF a su rebondir malgré la crise sanitaire. En avril, le groupe énergétique craignait de ne pouvoir produire que 300 TWh d’électricité nucléaire. Le groupe, qui a dû reprogrammer sur trois ans tous ses arrêts de tranches pour maintenance et arrêter des réacteurs pour économiser du combustible pour cet hiver, a réussi durant l’année à reprendre un peu d’avance. Et le 12 décembre, EDF a même réussi a redémarrer Flamanville 2 après 23 mois d’arrêt.
Durs passages à 50 ans
L'année 2021 n’annonce encore tendue. Nombre d’arrêts de tranche décalés restent à réaliser, en parallèle de visites décennales très lourdes des 40 ans. Or c’est désormais la prolongation des centrales à 50 ans qui est en jeu pour EDF. Et l’autorité de sûreté du nucléaire (ASN) s’est inquiétée publiquement à plusieurs reprises de la capacité d’EDF et de la filière à assurer toutes ces opérations, qui nécessitent de lourds travaux d’ingénierie simultanés. Et, pour mémoire, Flamanville 1 est toujours à l’arrêt.
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