Source : Le Devoir    (17/4/2024)

https://www.ledevoir.com/environnement/811013/quebec-inquiet-projet-gestion-enfouissement-dechets-chalk-river?

Québec s’inquiète du projet de dépotoir nucléaire de Chalk River

« Le Québec a eu l’occasion de faire état de ses inquiétudes par rapport au projet » au sujet du projet de site d’enfouissement de déchets nucléaires à Chalk River, affirme le ministre Benoit Charette.
Photo: Francis Vachon Archives Le Devoir « Le Québec a eu l’occasion de faire état de ses inquiétudes par rapport au projet » au sujet du projet de site d’enfouissement de déchets nucléaires à Chalk River, affirme le ministre Benoit Charette.
Le ministre québécois de l’Environnement, Benoit Charette, a fait part au gouvernement fédéral de ses « inquiétudes » en lien avec le projet de site d’enfouissement de déchets nucléaires de Chalk River, lui demandant notamment de mieux consulter les communautés touchées.

C’est ce qu’a indiqué l’élu caquiste mardi, lors de l’étude des crédits budgétaires de son ministère, un important exercice de reddition de comptes qui se déroule annuellement à l’Assemblée nationale.

Pressé de questions par le député péquiste Pascal Paradis, M. Charette a répété ne pas avoir pris de position officielle sur le projet. Le gouvernement fédéral a toutefois été mis au courant de ses réserves. « Le Québec a eu l’occasion de faire état de ses inquiétudes par rapport au projet », a-t-il dit.

« Ce que l’on demande au gouvernement fédéral […], c’est de mieux consulter […] les communautés autochtones qui sont dans le secteur de la rivière des Outaouais. On demande au gouvernement de mieux consulter les municipalités de ce secteur-là, aussi, qui se montrent inquiètes. »

Une centaine de municipalités établies le long de la rivière des Outaouais et du fleuve Saint-Laurent, Montréal et Gatineau comprises, contestent publiquement la décision de la Commission canadienne de sûreté nucléaire (CCSN) d’accorder en janvier l’autorisation nécessaire à la construction d’« une installation de gestion des déchets près de la surface » sur le site des laboratoires de Chalk River, en Ontario.

La communauté anichinabée de Kebaowek est également au front pour stopper le projet, qui se situe tout près de la frontière québéco-ontarienne, en bordure de la rivière des Outaouais.

En février, Kebaowek a d’ailleurs entrepris une action en Cour fédérale pour faire annuler la décision de la CCSN. Quelques jours plus tôt, le conseiller de bande Justin Roy avait indiqué au Devoir que sa communauté avait détecté des ours noirs, des loups de l’Est, ainsi que plusieurs espèces de chauves-souris, de tortues et d’oiseaux dans le secteur englobant les installations du promoteur, Laboratoires nucléaires canadiens.

Toujours pas de prise de position

Plus tôt cette année, le ministre Charette et son collègue responsable des Relations avec les Premières Nations et les Inuit, Ian Lafrenière, avaient eu l’occasion de discuter avec la communauté. Les représentants de Kebaowek avaient incité leurs vis-à-vis à se joindre aux groupes opposés au projet.

Québec solidaire est de ceux qui demandent également que Québec se positionne en bonne et due forme. « L’opposition au projet de dépotoir nucléaire de Chalk River est trop importante pour le silence actuel de François Legault », avait soutenu en janvier le député solidaire Sol Zanetti. En février, le Parti québécois avait pour sa part déposé une motion pour dénoncer l’autorisation délivrée par la CCSN ; le gouvernement caquiste s’y était opposé.

Benoit Charette n’exclut pas de se ranger aux côtés de Kebaowek et des municipalités québécoises qui demandent l’annulation du projet. « On demande dans un premier temps que le fédéral puisse consulter les communautés, mais c’est certain qu’on fait des évaluations de notre côté. Lorsqu’on aura tranché sur un positionnement particulier, on pourra s’en reparler », a-t-il dit mardi.


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