Source : Actu
https://actu.fr/normandie/flamanville_50184/manche-trou-sur-la-route-pres-de-lepr-de-flamanville-lassociation-robin-des-bois-salerte_60996352.html
Le trou béant qui s’est formé sur la route départementale 23, qui permet de rejoindre les sites de l’EPR et de la centrale nucléaire de Flamanville (Manche) depuis le port de Diélette, n’a pas manqué de faire réagir.
Pour rappel, le mardi 9 avril 2024, un affaissement considérable d’environ quatre mètres sur quatre, pour une profondeur de huit mètres, se formait côté mer. Dans la nuit et la matinée, la tempête Pierrick balayait la côte ouest de la Manche, accompagnée d’un phénomène de grandes marées.
« Les assauts de la mer ont provoqué un trou en partie basse de la digue qui soutient la route d’accès à la centrale de Flamanville, réagissait le lendemain le Département, chargé de l’entretien de cette voie. Ce trou a fait s’effondrer une partie de la chaussée située juste au-dessus. » Quelque 110 m3 d’enrochement auront été nécessaires pour combler provisoirement la faille.
Pour l’association de protection de l’Homme et de l’environnement Robin des bois, il y a lieu de s’inquiéter pour cette route « stratégique » sur laquelle « passent des convois exceptionnels, les combustibles neufs des trois réacteurs, les combustibles irradiés, des colis lourds de plusieurs centaines de tonnes à l’exemple de la cuve de l’EPR de 425 tonnes ».
Pour les militants, les risques actuels et futurs de submersion et d’élévation du niveau de la mer doivent être pris en compte : « La menace de la vague qui viendrait claquer la falaise donne le frisson […] Un diagnostic géotechnique de la route du nucléaire doit être lancé au plus vite. »
L’association dénonce par ailleurs « l’indifférence » de l’Autorité de sûreté nucléaire face à l’affaissement de cette voie à proximité immédiate d’un site nucléaire.
« Elle a laissé les services techniques du Département le soin de combler le trou et de consolider localement et provisoirement le pied de la digue », regrette Robin des bois, qui estime que la directive Seveso se joue autant sur les routes d’accès aux centrales nucléaires qu’au strict périmètre des sites.
« Le trou de la route départementale 23 aurait mérité d’être classé au moins au niveau 1 sur l’échelle internationale des événements nucléaires », considèrent les militants.