Rosatom pourrait acquérir 20% des turbines nucléaires Arabelle après leur rachat par EDF
L’Etat français aurait donné son blanc-seing à un pacte d’actionnaires déjà approuvé par EDF et Rosatom. Le géant russe de l’atome civil pourrait acquérir une participation de 20% dans GEAST, le fabricant de la turbine Arabelle pour centrales nucléaires. EDF détiendrait les 80% restants.
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Mis à jour
09 mars 2022
C’est une information que ni l’Etat ni EDF n’avaient jusqu’à présent évoquée. Lors de l’annonce en février par l’électricien français d’un accord d'exclusivité avec General Electric portant notamment sur l'acquisition de GEAST et de son activité de production des turbines à vapeur Arabelle pour centrales nucléaires à Belfort, précision n’avait pas été faite que le géant russe de l’atome civil Rosatom pourrait acquérir 20% du capital de GEAST. C’est ce qu’a révélé mardi 8 mars Le Figaro, qui précise qu’EDF devrait au terme du rachat détenir une large majorité du capital (80%).
Un pacte d’actionnaires aurait déjà été approuvé par EDF et Rosatom, toujours selon les informations du Figaro, citant notamment une source gouvernementale française. Ce qui indique que l’Etat serait prêt à ce que la filière française continue de travailler en étroite collaboration avec le géant russe du nucléaire. L’intérêt de cette entreprise pour GEAST n’est pas anodin, elle qui équipe de turbines Arabelle les réacteurs qu’elle construit en Turquie ou qu’elle a en projet, par exemple en Égypte. Rosatom voit en GEAST un «fournisseur stratégique», analyse Le Figaro.
Rosatom travaille depuis plusieurs années en étroite collaboration avec des entreprises françaises dans le domaine nucléaire. Pas plus tard qu’en décembre 2021, Framatome (filiale à 75% d’EDF) et Rosatom annonçaient la signature d’un «nouvel accord stratégique de coopération à long terme visant à consolider les efforts des deux entreprises pour développer des technologies de fabrication de combustible et de systèmes de contrôle-commande», le dernier d’une longue série.
Pour l’heure, pas de sanctions européennes sur le secteur de l’énergie
Si l'Union européenne a pris un large éventail de sanctions contre la Russie depuis le lancement par celle-ci d'une offensive en Ukraine, le 24 février, le secteur russe de l'énergie n'a pour le moment pas été visé par le bloc communautaire. Les Vingt-Sept envisagent toutefois de réduire leur dépendance aux énergies fossiles russes. Mais «tant que les sanctions contre la Russie ne concernent pas le nucléaire, l'arrivée de Rosatom au capital de GEAST reste d'actualité», a déclaré au Figaro une source gouvernementale.
Avec Reuters (rédigé par Jean Terzian)
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